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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 10 février 1995

Présents : S. Bien, M. Bonifay, M. Bouiron, F. Coeur-Mezzoud, F. Conche, G. et J.-B. Féraud, F. Gateau, A. Hesnard, F. Paillard, F. Parant, J.-P. Peilcticr, D. Pieri, J. Pournot, C. Richarié, J. et Y. Rigoir, J.-C. Treglia.
Excusés : G. Demians d’Archimbaud, R. Guéry, M. Leenhardt, J. Piton, L. Rivet, S. Saulnier et L. Vallauri.

La séance s’est déroulée à Marseille dans les locaux du dépôt de fouilles municipal, rue Roger Salengro, puis dans ceux du Fort Saint-Jean.

I. PLACE JULES-VERNE
(présentation du site: A. Hesnard ; présentation du matériel : M. Bonifay, D. Pieri).

Le matériel du chantier de la place Jules-Veme n’a pas encore fait l’objet d’une étude détaillée mais il permet déjà, à l’issued’unexamen rapidede quelques sacs de tessons, de compléter l’échelle chronologique des céramiques de l’Antiquité tardive à Marseille.

En effet, quels étaient, jusqu’à présent, les contextes utilisables dans cette ville ?

On connaissait tout d’abord ceux publiés sur le chantier de La Bourse pour le second quart ou le milieu du Ve s. (aires 1 et 2, période 1) et pour la fin du VIe s. et/ou le VIIe s. (aire 2, périodes 2B et 3 ; sondage DIII, périodes 4 et 5, cf.  Bonifay 1983 et 1986, Cavaillès-Llopis 1986, Piéri 1993).

Ensuite, des travaux récents nienés soit sur le même site (sonda-e DIV2-3/DIII15, périodes 3 et 4, cf.  Coeur-Mezzoud 1994), soit en d’autres points de la ville (puits de la R.H.1. du Bon-Jésus et puits du Cap Titol, cf.  Reynaud 1993, Piéti 1993, Boiron et al. 1994), avaient permis d’éclairer la seconde moitié du V’ s. Finalement, la période la moins bien représentée se révélait être celle du plein VIe s., l’époque “justinienne” (chantier de La Bourse: aire 1, période 2A.3 et 2A.4, sondage DII15, période 3), par ailleurs excellemment documentée sur d’autres sites comme Saint-Blaise (Démians d’Archimbaud 1994) ou Sainte-Propice (Boixadera et al. 1987).

De fait, le matériel de la place Jules-Veme complète cette échelle chronologique à ses deux extrémités.  Nous ne ferons qu’évoquer la limite haute, illustrée par les ultimes niveaux de comblement du port dans le secteur JV 10.  Ces niveaux n’ont pas été étudiés mais un sondage effectué sur deux ou trois sacs de la gigantesque US 64 révèle des contextes avec des sigillées africaines de type D dans un répertoire de formes de la fin du IVe s. (H. 59, 61 A, 67) ou plus vraisemblablement du début du Ve s. (H. 80,9 IA ou B), des amphores africaines cylindriques de moyenne dimension, des amphores hispaniques mais peu d’amphores orientales et, curieusement, une sigillée Luisante abondante alors que la DS.P. est rare ou même inexistante.

les contextes présentés ci-après, qui appartiennent à l’extrémité la plus basse de l’échelle chronologique actuellement disponible à Marseille, sont issus du secteur JV 4. La stratigraphie de l’Antiquité tardive se divise ici en trois états, du plus ancien au plus récent : Tardo-romain 3, 2 et 1. Seuls les deux derniers ont été étudiés.  Le matériel peut, d’emblée, être daté du VIe s. (africaine D H. 109) mais il présente des différences avec le matériel également daté du VIIe s. sur le chantier de La Bourse.  Ainsi :


Ces critères de différenciation sont certes difficiles à manier mais ils semblent concorder pour placer les contextes VIIe s. du secteur JV 4 après ceux du chantier de La Bourse.  Dans ces conditions, deux solutions s’offrent à nous . ou il faut vieillir la datation proposée à La Bourse, puisque finalement le terminus post quem offert par les monnaies n’est pas postérieur au milieu du VIe s., ou il faut placer les contextes de la place Jules-Veme dans un VIIe s. plus avancé.  L’étude des verreries par Danièle Foy tendrait, par comparaison avec des objets du nord de la France, à placer ces contextes à la fin du VIIe s. voire même au début du VIIIe s. Cette datation ne serait pas foncièrement en désaccord avec ce que l’on commence à savoir des céramiques de la deuxième moitié du Vll’ s. en Méditerranée (Carthage : Hayes 1978 ; Istanbul : Hayes 1993 ; Syrie : Sodini-Villeneuve 1992).  Dans le midi de la France, on hésite encore, par manque de critères objectifs (monnaies), à risquer des datations aussi tardives (voir cependant Pellecuer-Pùne 1993), tout conune en Ligurie sur le site de Sant Antonino di Perii, dont le faciès est très comparable à celui de la place Jules-Verne (Sant Antonino 1988 et 1992).


Bibliographie :

Liste des contextes présentés :

Tardo-romain 2 :

Tardo romain 1 (couche supérieure)

US 116 (sommet de l’état) : pot globulaire en commune brune micacée (connu à Marseille, au XIIe s., mais retrouvé à Saint-Maximin (Xe-XIIe s.) et à Sainte-Barbe (à la fin du XIIe s.) ; com. grise de l’Antiquité tardive toujours résiduelle.

II. TUNNEL DE LA MAJOR (présentation du site : M. Bouiron ; présentation du matériel: F. Parent).

L’opération du Tunnel de la Major est liée à un projet d’infrastructure de la Ville de Marseille, reliant le Tunnel sous le Vieux-Port et l’Autoroute du Littoral.  Les sondages géologiques ou archéologiques déjà réalisés révèlent clairement la topographie naturelle du site, fortement modifiée au XIXe s. : la place de la Major, au débouché des rues de la Cathédrale et Four-du-Chapitre, est le lieu de jonction des pentes de la butte Saint-Laurent, au sud et des Moulins, à l’est.  D’après certains sondages, un talweg a peut-êtrc existé dans l’axe de la rue Four-du-Chapitre.  Un peu au nord, la Vieille Major est bâtie directement sur une avancée rocheuse qui se terminait sur l’anse de l’Ourse par une falaise.

Deux sondages archéologiques d’environ 3 x 3 m ont été réalisés au nord et à l’ouest de la Mairie dc Secteur.  Le sondage 1, du côté de la rue Vaudoyer, présente une stratification régulière appuyée sur les remparts, à une vingtaine de m. à l’ouest.  Trois arasements l’affectent, correspondant à la mise en place des habitats de l’époque augustéenne, de la fin de l’Antiquité et de l’époque moderne, ce qui entraîne des hiatus importants.  La période de l’Antiquité tardive est une des mieux préservée :

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Ce mur, dont l’élévation (disparue) est liée au mortier et contient entre autre des blocs de remploi, est fondé sur de gros blocs liés par de la terre riche en céramique (contexte 152).  Datation : Ve s.

L’abondante céramique recueillie dans ce sol (couche 137) permet de l’attribuer à la deuxième moitié du VIe s. La fin de cette occupation est marquée par le creusement et le comblement d’une grande fosse 145, peut être durant le VIIe s.

Un remblai de 0,80 m d’épaisseur (couches 128, 120  équivalente à 115) rehausse l’habitat, mais le peu de céramiques recueillies, exclusivement de l’Antiquité, tardive, ne permet pas d’avancer une datation.  Le sol 106, marqué par une pellicule d’argile pure sur un fin remblai compact 114, n’existe pas dans la coupe ouest, il est arasé et remplacé par le sol 117, d’époque médiévale.

US 137 (sol) : sig. cl.  D : 104C ? : L R C ; DS.P. : mortier 29 à parois minces (donc récent), col de cruche ; com. grise : fond à diam. réduit, coupelle nombreux fragments d’amphores dont des orientales (deuxième moitié du VIe s.).

US 115 : présence d’une tuile d’importation dans ce niveau de démolition.

III.  RUE  LECA (présentation du site : F. Conche ; présentation du matériel : S. Bien).

Une première approche du mobiler de la période romaine tardive de la rue J.-F. Leca, suggère une fréquentation du site dans le courant du VIe s. Le matériel abordé, lors de la séance met en évidence, sans toutefois la réserve d’un comptage plus rigoureux, une forte proportion de céramique commune grise, prinicipalement issues du grand groupe de pâte de Gardanne.  Les ollae et les coupelles appartiennent dans leur ensemble au VIe s., les formes plus tardives (type A6, AIO) n’apparaissent que plus anecdotiquement.  Quelques formes archéologiquement complètes apparaissent dans la stratification, notamment une amphore palestinienne de type LRA4, une forme H. 99D et un plat H. 50 en sigillée claire C. Une étude plus approfondie permettra de mieux préciser ces premières données.

IV. LA BOURSE, SONDAGES 11 et 12
(présentation : J.-C. Tréglia).

Implantés sur le côté oriental de la Corne du port, les sondages 1 1 et 12 fouillés en 1979-1980 par M. Bonifay, A. Kauffmann et R. Huynh livrent une stratigraphie complexe au sein de laquelle il est possible d’isoler deux états.

Le premier correspond au comblement de la darse par un envasement massif (Période 1) que suivent deux phases d’ensablement (Période 2), processus sédimentaires auxquels se mêlent des apports anthropiques (utilisation de la Corne du port comme dépotoir).

Le second état (Période 3), c’est-à-dire l’occupation de cet espace par des aménagements sommaires (fosses, foyers et sols, murets) intervient peu après le début de l’assainissement du terrain (les damages caractéristiques de tessons d’amphores, de vaisselles et d’os témoignent indirectement de la nature encore très humide des premiers sols).

Parmi le volume important de tessons livrés par ces contextes, les vaisselles de table et les céramiques communes représentent à peu près 1/10 du volume total, les amphores étant majoritaires.

Les comptages (en nb de tessons) révèlent la suprématie de la céramique commune grise1 (35,8 %) que suit de près la DS.P. (33,9 %).  Viennent  ensuite les céramiques communes importées (16,4 %), les vaisselles méditerranéennes importées (9,7 %), la Luisante (0,3 %).  Enfin, la part réduite du matériel résiduel (3,6 %) garantit la fiabilité de ces lots.

1995-10-02_c 1995-10-02_d

1. Les vaisselles méditerranéennes importées.

La sig. claire D représente plus de 86 % des vaisselles méditerranéennes importées.  La sig. claire C “classique”, très probablement résiduelle dès le début de la périodisation, n’est présente qu’à 3,3 % alors que la production tardive C5 (H. 84 et 85) l’est à hauteur de 1,8 %. Enfin, la sig. phocéenne tardive (H. 3C) représente le plus petit pourcentage avec 1,4 Les lampes (Atlante VIII et X) offrent pour leur part un peu plus de 7 %.

La présence dans la Période I des formes de sig. claire D H. 50B var., 61A et B, 64, 73A, 76 et Fulford 37.1 permet de dater cette phase d’envasement vers le milieu et la seconde moitié du Ve s.

Marquée par l’apparition des formes H. 87A et B, 12/102, 104A et Fulford 35.7, la Période 2 est aussi caractérisée par la présence d’un grand nombre de tessons de la forme 61 B (54,5 %), dont quelques exemplaires de la variante tardive. Tous ces éléments accréditent une datation de la fin du Ve s. (monnaie de 455-470) et de la première moitié du VIe s.

La Période 3 voit l’apparition de nouvelles formes de sig. claire D dont les plus caractéristiques sont H. 91D, 99C, 102, 105, 107 et 108 (associées à un fond d’unguentarium), 109 qui, en accord avec les éléments issus des autres sondages de la corne du port, assurent une datation de la seconde moitié du Ve s. à la première moitié du VIIe s.

Confirmant les observations établies par M. Bonifay (Aire 1) et M.-T. Cavailles-Llopis (sondages 6 et 7), il semble que la part de la sig. claire D augmente de façon très nette à l’extrême fin de la périodisation, au détriment de la DS.P.

Typologiquement, la pérennité du plat H. 61 B est une fois de plus confirmée au-delà du milieu du Ve s., alors que, dans un sens contraire, l’apparition du plat H. 104A semble devoir être située beaucoup plus haut dans le temps, probablement vers la fin du Ve s. où on le rencontre couramment associé au bol H. 12/102 (La Bourse: sondage 10 ; Saint-Propice).

2. Les DS.P.

Mis à part quelques rares accidents de cuisson, la majorité des tessons sont gris et la plupart d’entre-eux sont décorés de guillochis ou de motifs au poinçon.  En augmentation jusqu’à la Période 2 (de 16 à 18 %), la part des tessons décorés chute soudainement dans la Période 3 (5 %), phénomène qu’Y.  Rigoir met sur le compte de l’essor des formes utilitaires en fin de périodisation.  En effet, même si le vaisselier garde sa suprématie tout au long de la périodisation, la part des ustensiles tels que le bassin 25 ou le mortier 29 est en augmentation constante depuis la Période 1. Ainsi, hormis un très petit nombre de décors ondés sur quelques panses de forme 25, la plus grande partie des décors se développe sur les différents services de table, assiettes, coupelles, bols et cruches.

L’ensemble de ces décors est dominé par les rouelles (46,3 %), que suivent les palmettes (29,3 %), les arceaux (14,6 %) et les colonnettes (4,9 %).  Quelques poinçons plus rares (cerfs, pastilles, carrés, croix monogrammatique, oiseau) complètent ce répertoire varié.

Les services à marli (f. 1, 2, 3a, 3c) apparaissent surtout à partir de la Période 2 et portent très souvent un décor sur le marli ou sur le fond.  Comme Y. et J. Rigoir2 l’ont montré, il semble que la configuration spécifique de l’un et l’autre de ces supports (le marli offre une surface étroite, courbe et parfois convexe alors que celle du fond, plus large, est le plus souvent plane) influence le choix du type de poinçon. Ainsi, la presque totalité- des marlis (88 %) est décorée de rouelles alors que les fonds présentent en majorité, des palmettes (53,3 %), des rouelles (20 %), des motifs circulaires de “cerfs” (20 %) ou des colonnettes (6,6 %).

Cadre5

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Les bols, qui correspondent à la majorité des formes du vaisselier (soit 47,6 %) sont surtout représentés par les f. 18 (52,6 %), 18a “classique” en Période 1, puis par la variante 18b tardive en Période 2. La f. 9, bol à listel, est présente à 7,7 %, suivie par les bols de f. 6 (6,4 %), 15a (3,8 %) et 16 (3,8 %).  Le reste se répartit entre les formes indéterminées (24,3 %) et la forme 17 (1,2 %).  On peut constater la faible représentation des f. 6, dé . à établie à La Bourse par M-T. Cavailles-Llopis3 (6,6 % dans les sondages 6 et 7) et F. Coeur-Mezzoud4 (3,4 % dans le sondage 10), par rapport aux contextes languedociens du clos de la Lombarde5 où le bol représente 49 % en production orangée et 26,5 % en production grise.  De la même façon, N. Nin mentionne la forte présence de la f. 6 à Aix sur le chantier des Thermes6.

La décoration des bols se développe le plus souvent à mi-panse et se compose en majorité de palmettes (35,8 %).  Les arceaux (essentiellement sur les bols) représentent 28,9 % et semblent être attachés plus précisément à la f. 18.  Les rouelles (26,3 %) occupent ici la troisième place, devant les colonnettes (5,3 %) et le poinçon marseillais de cerf 221 (2,6 %).  Le p oinçon à l’oiseau 4457, connu à Glanum, est également présent sur un fr. de panse caréné.

On constate à partir du milieu de la périodisation, une évolution de la pâte de la DS.P. et de la qualité des traitements de surface, ceci devant probablement être mis en relation avec l’orientation nouvelle de la production vers les formes utilitaires.  En effet, confirmant des faits établis précédemment dans la corne du port, la pâte des DS.P. des sondages 1 1 et 12 devient plus grossière dans la Période 3 et leur surface paraît moins soignée.  Ce faciès DS.P. “tardif’ est aussi caractérisé par l’apparition des formes à bec tubulaire.  Ainsi, si la nature des pâtes de la DS.P. reste calcaire, la vaisselle provençale semble néanmoins se rapprocher de la céramique commune grise par sa facture et par l’évolution typologique qui l’affecte.

3. Les céramiques communes.

Avec 1457 tessons, la commune grise (1000 tessons) et les communes importées (457) représentent plus de la moitié de l’effectif total des sondages 1 1 et 12.

a. La céramique commune grise.

J.-P. Pelletier constate que la forme B3 est présente dès la Période 1 associée à un mortier, éléments qui accréditent la datation proposée par la sig. cl.  D (milieu et seconde moitié du Ve s.). De la même façon, les formes de la Période 2 semblent confirmer la datation de la fin du Ve et de la première moitié du VIe s. On y rencontre en effet deux formes rares présentes à La Bourse (Aire 1), Saint-Blaise, Saint-Julien-les-Martigues et à Gardanne7 dans des contextes similaires.  La Période 3 est marquée par l’apparition de formes de transition, associées à de plus anciennes (f.  B3 et D).  Les premières tendent à renforcer le témoignage de la claire D qui situe cette séquence de la seconde moitié du VIe s. au début du VIIe s.

b. Les céramiques communes importées.

Originaires d’Italie, d’Afrique du Nord ou de Méditerranée orientale, la présence marquée de ces céramiques (16,4 clo) à Marseille témoigne une fois encore de la vitalité des relations conunerciales de la cité gauloise avec l’ensemble des régions du Bassin méditerranéen durant l’Antiquité tardive. Pour L. Vallauri, qui a examiné ce lot en juin 94, ce dernier s’insère parfaitement dans la chronologie proposée par la claire D.

Ainsi, la Période 1 livre de nombreuses formes typiques du Ve s. provençal8 notamment le mortier 1 (classification C.A.T.H.M.A.) et la marmite 3 associés aux cruches 2, 6 (cruche à anse torsadée) et 12.  Toujours très représentée, la marmite 3 accompagne dans la Période 2 de nouvelles formes telles que le mortier africain 10 ou des formes sans doute produites en Ligurie.  Enfin, dans la Période 3, les marmites 5 et 13 (Ligurie) et le mortier 21 semblent renforcer la datation donnée par la claire D du milieu du VIe au début du VIe s. Notons dans cette dernière séquence, la présence d’une forme languedocienne (KAO A29) attestée notamment à Laudun9.


La prochaine séance se tiendra le 17 mars 1995 au Fort Saint-Jean (R.V. à 10 h) présentation du matériel provenant d’épaves.

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