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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 7 avril 1995

Présents : S. Bien, M. Bonifay, C. Burille, G. et J.-B. Féraud, N. Lecuyer, F. Paillard, J.-P. Pelletier, D. Piéri, CI. Raynaud, C. Richarté, Y. et J. Rigoir, F. Stutz, J.-C. Treglia, M. Vecchione.
Excusés : G. Dérnians d’Archimbaud, M. Leenhardt, J. Piton, S. Saulnier, L. Rivet, L. Vallauri.

La séance était consacrée au mobilier métallique et aux petits objets. Elle s’est tenue dans les locaux du Laboratoire d'Archéologie Médiévale Méditerranéenne et a été animée par Mme Françoise Stutz à qui nous devons la synthèse qui suit :

Nous nous sommes appuyés sur notre travail de Maîtrise, de DEA et de Thèse (en cours) qui s’intitule “Les objets mérovingiens de type septentrional dans la moitié Sud de la Gaule” pour parler des objets métalliques durant la réunion de la CATHMA du 7 avril 1995.

La période d’étude est la période mérovingienne qui débute en 508 (investiture de Clovis par Constantinople) et se termine en 751 (Pépin le Bref)1. Dans les faits, les objets marquant un changement culturel se trouvent aussi au IVe s. dans les tombes avec les dépôts de ceinturons militaires2, de fibules cruciformes3, de peignes à dos triangulaires4 de tradition gallo-romaine mais qui se démarquent par le fait que ces objets sont en contexte funéraire. On considère qu’ils sont les prémices de l’inhumation habillée. Les objets mérovingiens se trouvent dans le Nord de la Gaule, de la fin du Ve s. jusqu’au milieu du VIIIE s. Pour dater ces objets, ont dispose de typochronologies établies dans le nord de la Gaule5. Les datations proposées ne subissent pas de décalage dans le temps pour les mêmes objets présents dans le Sud.

Les objets mérovingiens que nous considérons sont tous les objets présents dans le sud qui ne font pas partie des typologies d’objets aquitains6, wisigothiques7 et byzantins.

Nous avons dans un premier temps fait un répertoire à travers la bibliographie8. La plupart des objets relèvent de l’inhumation habillée mais ceux trouvés lors des fouilles d’habitat sont très intéressants car ils permettent une bonne datation grâce à la céramique du même contexte.

Dans un second temps, nous avons proposé des méthodes d’étude culturelle des mêmes objets9. Pour éviter le danger de les interpréter à travers l’histoire événementielle, nous souhaitons les intégrer dans les faciès culturels locaux. C’est pourquoi chacun devient un fait signifiant du même niveau que les faits que l’on peut établir à l’analyse du contexte. Par la suite on pourra étudier les associations de faits.

Nous utilisons le terme de mérovingien car au VIe s. (536 pour la Provence) les régions relèvent du même pouvoir politique à l’exception de la Septimanie. Toutefois, ce terme sera certainement à revoir après avoir introduit les objets dans les faciès locaux. On remarque que des objets entrant dans notre étude se trouve en Septimanie. Enfin, certains objets se trouvent indifféremment du nord de l’Europe à l’Espagne (les boucles à ardillons scutifonnes et tenons de fixation, les agrafes à doubles crochets ... )10.

Durant la réunion, nous avons étudié quelques cas d’objets :

Les agrafes à doubles crochets se trouvent fréquemment sur les sites. Dans le nord de la Gaule, elles sont fréquentes dans les fouilles d’habitats et de leur nécropoles de la seconde moitié du VIIe et du VIIIe s. Les agrafes trouvées dans la région peuvent avoir la même datation, exemples :

- Eyguière par J.-P. Pelletier, la céramique donnant une datation VIIe s11.

- Saint-Etienne-de-Candau (Gard) , agrafe faisant suite à plusieurs réductions dont une du VIe s.12.

- Château de Beaucaire (Gard) par C. Raynaud, une agrafe du IXe s. en stratigraphie13. Ce type d’objet est pourtant connu pour avoir existé à la période gallo-romaine14. Cela paraît peu vraisemblable aujourd’hui pour les raisons ci-dessus. Ce constat est appuyé par C. Raynaud. Nous notons qu’il est absent des tombes du VIe s. ce qui constituerait un hiatus peu probable. Un réexamen critique des deux articles cités est donc à faire.

Nous avons vu les objets de la nécropole de Cadarache bien identifiés par M. Bonifay15. Plusieurs tombes contenaient des perles. Pour dater ce matériel, on dispose aujourd’hui d’une typo-chronologie16 mais dans ce cas, peu de rapprochements étaient possibles.

Nous avons aussi parlé des peignes en os provenant de Marseille. Les peignes du type de celui qui a été trouvé à la grotte de La Fourbine17 (Saint-Matin-de-Crau, Bouches-du-Rhône) se trouvent durant toute la période mérovingienne.

Pour conclure sur les objets mérovingiens en Provence et Septimanie, on rappelle combien il est important de les considérer en les intégrant aux faciès culturels locaux. Ce n’est qu’après cette phase que l’on pourra s’appuyer sur les moyens d’études culturelles classiques, géographiques (notion de répartition et de frontières culturelles), historiques (notion d’invasion, d’impact culturel du nouveau pouvoir en place) et nous servir des études anthropologiques dans la mesure du possible. De plus les faciès locaux permettront de fournir des tranches chronologiques intéressantes pour les objets présents dans toutes les régions et parfois durant toute la période mérovingienne, grâce aux études de céramique.

Si vous avez des objets à étudier, vous pouvez me joindre: Françoise Stutz, 32 rue Bédarrides, 13100 Aix-en-Provence tél. 42 27 09 49.

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