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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 17 mars 1994
Présents : I. Bonhoure, M. Bonifav, G. dArchimbaud, G. et J.B. Féraud,
F. Gateau, J.-M. Gurt, M.-P. Jezegou, N. Lecuyer, M. Leenhardt, F. Paillard,
J.P. Pelletier, D. Pieri, J. Proust, C. Ravnaud, Y. et J. Rigoir, C. Richarté,
L. Schneider, L.Vallauri, C. Vismara-Pergola.
Excusés :D. Istria, H. Marchesi, P. Pergola, J. Piton, S. Saulnier, L.
Rivet, F. Villedieu.
La première partie de la séance, consacrée à létat des recherches sur lAntiquité tardive en Corse, a été écourtée en raison de labsence de D. Istria, qui na pu rejoindre le continent pour cause de grève. Il nous a faxé une cartographie des différents points de découverte des céramiques ATHMA (17 sites dhabitats, lieu de culte, nécropole et découverte subaquatique, tous répartis sur le pourtour de lîle à lexception de Castellu au centre de la Haute-Corse.
- Les sigillées africaines et DS.P. publiées par A. Jodin (Cahiers Corsica 12, 1971) issues de Mariana. Dans la douzaine de tessons de DS.P. tous cuits en réduction, figurent 5 marlis de forme l. 1 fond dassiette, 2 panses de bols et un bord qui semble bien appartenir à une forme 6 de grande dimension (Lombarde fig. 39 n 992 en gris et fig. 9 en orangé), une L2b. Parmi les décors, on compte 6 ou 7 rouelles, 2 arceaux, 3 ou 4 palmettes. Limprécision des dessins nautorise pas lidentification de ces motifs : les dimensions sont inconnues et le nombre déléments approximatif; 2 fragments sont recollés qui présentent des palmettes différentes (n174). Cependant la quantité dimpressions sur le même vase, les f.6 et 9b, peut-être aussi le large guillochis du fond dassiette 172 et la datation avant 455, font plutôt attribuer ce lot au style (sinon à la production) languedocien de la deuxième génération, en labsence de la cuisson oxydante.
- Les sigillées claires publiées par C. Mayet trouvées à Ficaria Pianoitoli-Caldarello (Cahiers Corsica 1988): Hayes 67,80,91,98,99.
- Un col damphore LRA 3 du site de Campomoro et de la céramique modelée de production locale de Propriano Quatrina.
Le site de Castellu publié sous la direction de P. Pergola et C. Vismara (D.A.F. 1989, n°18) est présenté avec des diapositives par C. Vismara. La fouille partielle de cet établissement rural au cur de la Corse, a mis en évidence des structures dhabitation (au moins 3 pièces). Les couches doccupation, riches en céramiques, objets de consommation en os, métal et verres ainsi quen faune, prouvent une romanisation en profondeur dans cette région et la vitalité des échanges avec lAfrique vandale puis byzantine entre le Ve et le VIIe s. Des prospections ont permis également de dresser une carte archéologique de la vallée de Tavignagno et de confirmer une occupation dense dans le secteur de Corte. Les céramiques issues des couches de destruction et dabandon sont essentiellement dorigine africaine : sigillée claire Hayes 58B,61,88,94,93,97,99,105,107..; amphores cylindriques de grande dimension, spatheia, et amphore orientale LRA 1. Les céramiques communes : mortiers, cruches, ollae. couvercles en pâte rouge sont très proches des types en usage à Porto Torres. Les marmites à bord rentrant et téton de préhension (CATHMA type 7) qui ont fait lobjet danalyses pétrographiques sintègrent dans le groupe Italie du Sud el îles voisines, mis en évidence au colloque de Lisbonne. La céramique modelée est très variée : vase de stockage et de cuisson (couvercle, disque) qui pourraient être de production locale (tradition en Corse du Moyen Age au XXe s.) mais aussi dimportation comme lont montré les travaux de Fulford et Peacock à Carthage. Le problème des origines reste difficile à résoudre actuellement en labsence danalyses et de comparaison avec dautres fouilles en Corse.
Laurent Schneider présente ensuite les céramiques recueillies lors de plusieurs fouilles et prospections en Languedoc central, dans la zone qui sétend entre le plateau du Larzac et Pézenas.
Dans cette micro-région, la fouille de sauvetage conduite sur le site de Saint-Sébastien à Aniane (34) apporte les premiers documents céramiques rattachés à un contexte stratigraphique. Quatre faciès principaux peuvent être décrits.
Le premier (seconde moitié Ve s., début VIe s.) est dominé par les céramiques communes grises à pâtes sableuses, puis par le groupe à pisolithes présentant encore des tonalités brunes à brune-orangées. La vaisselle fine (céramiques luisantes, claires D et DS.P.) est représentée par 10 à 15 1-c du total des fragments. Ce faciès qui trouvent quelques points de comparaisons avec des sites de la micro-région fouillés ponctuellement (Aniane, Bois-des-Brousses) ou simplement prospectés (Argelliers, Roc de Pampelune) se distingue sensiblement des assemblages du Languedoc oriental (Lunellois, Nîmois) où la part des productions à pâtes sableuses est amoindrie par une plus grande diffusion du groupe à pisolithes.
Le deuxième faciès (525-650 ... ) réserve une meilleure part aux productions à pâte kaolinitique. La cuisson oxydante du groupe à pisolithes disparaît, les importations méditerranéennes se raréfient