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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 25 novembre 1993

Présents : S; Bien, I. Bonhoure, M. Bonifay, P. Borderie, F. Cœur-Mezzoud, G. Démians d’Archimbaud, J.-B. et G. Féraud, J.-P. Lagrue, M. Leenhardt, D. Mouton, F. Paillard, J.-P. Pelletier, D. Pieri. J. Proust, C. Raynaud, P. Reynaud, C. Richarté, Y.et J. Rigoir, J.-C. Trégria, L. Vallauri, F. Villedieu.
Excusés : R. Boiron, J. Piton, L. Rivet, S. Saulnier.

La réunion s’est tenue dans les locaux du LAMM à Aix-en-Provence.

1. La motte castrale de Niozelles (Alpes-de-Haute-Provence).

fin Xe - première moitié XIe s. ; présentation : D. Mouton.

Implantée sur une éminence naturelle de 9 m de hauteur, de forme tronconique, elle présente un diamètre à la base d’environ 58 m et une plate-forme de 18 m.

Au cours du Xe s., le site était occupé sous la forme d’un habitat non fortifié se présentant comme une vaste pièce rectangulaire d’au moins 8,8 x 4,6 m construite en pierre et bois. Un porche d’entrée en bois a également été reconnu.

Peu avant l’an mil, un important apport de terre a été effectué au nord afin de transformer cette éminence naturelle en véritable motte qui a alors reçu une tour de pierre de 9,2 x 6,8 m, dont les murs étaient épais de 1,8 m. Sur le pourtour de la plate-forme, un rempart de 0,8 m d’épaisseur protégeait l’ensemble. A l’abri de celui-ci, trois ensembles domestiques ont été mis au jour : au nord et au sud, deux foyers étaient abrités par des structures de bois, tandis qu’à l’est un pressoir à huile a été installé le long de la tour.

L’étude exhaustive du matériel n’étant pas encore terminée, les observations qui suivent ne prennent en compte que des éléments de l’état le plus récent, compris entre l’extrême fin du Xe et la première moitié du XIe s.

9984 tessons ont été recueillis, parmi lesquels on peut distinguer

A : les pots

Ils représentent la très grande majorité des formes. Tous sont globulaires à fonds bombés. Les rebords sont soit simples (type A1) dans 45 % des cas soit à bandeau (type A 2), 5590.

A 1 : parmi ceux-ci deux séries peuvent être isolées : des rebords simples déjetés à l’horizontale, à gorge très marquée (type Al-1). Ce type représente 21% des types A 1 (n° 713). Dans l’autre ensemble (type A1-2.; 79 % des types Al) les rebords sont pourvus d’une gorge interne. Dans cette série, les rebords ont la même épaisseur que la panse (n° 610 et 614). Les seuls becs verseurs trouvés sont sur une variante de ce type (type A1-2a). Ces becs sont pontés et une anse leur est opposée.

A 2 : ces autres pots présentent des bords à bandeau assez large (1,4 à 2,1 cm) (n° 632) dont la section est généralement sub-rectangulaire mais parfois plutôt triangulaire. L’un d’entre eux est décoré d’un cordon rapporté digité sous le bandeau.

Les décors sont rares. Outre le précédent, un pot à rebord simple est orné d’un décor ondé réalisé au doigt (n°.610). Plusieurs tessons sont décorés à la roulette sur une ou plusieurs rangées parallèles (n° 715). Un seul exemplaire permet de rattacher clairement ce type de décor à un rebord à bandeau.

Il doit être souligné qu’aucun décor lissé n’a été observé. S’il est admis que ce type de décor renvoie au XIe voire au Xe siècle, son absence ne peut , en aucun cas, être un critère de datation plus basse. Les décors lissés sont peut-être caractéristiques d’une aire géographique qui reste à déterminer.

B : les formes ouvertes1

Grandes jattes (type B) de profil tronconique2 auxquelles semblent associés les couvercles (type C).

Trois exemplaires de jattes ont au moins été reconnus (n’ 705). Leur hauteur varie de 12 à 14,5 cm pour des diamètres maxima compris entre 31 et 35 cm. Elles sont pourvues d’un bec verseur mais n’ont pas d’anse. Aucune trace spécifique ne permet d’affirmer qu’elles ont été au feu ; toutefois de par leurs dimensions. les couvercles semblent s’y adapter. L’ensemble pourrait avoir une fonction spécifique (cuisson à la vapeur ?).

C : les couvercles

Ils sont également au nombre de trois (n° 710). Les diamètres vont de 34 à 36 cm pour une hauteur de 6 à 8 cm. Ils sont creux et pourvus d’un bouton de préhension central de 5 cm de diamètre. Autour de celui-ci. deux rangées concentriques de trous d’environ 7 mm de diamètre permettaient sans doute de laisser passer la vapeur pour cuire ou simplement chauffer des aliments.

Les pistes sont toutes grises et de nature kaolinitique. certaines sont blanches à surface noire.

D : Les glaçures archaïques

3 tessons présentent une glaçure vert olive sur une pète grise. L’un pourrait se rattacher au groupe à vetrina pesante, forum ware

E : les trompes d’appel

143 tessons permettent de dénombrer au moins 9 exemplaires. Les diamètres à l’extrémité sont compris entre 7 et 4,5 cm.

2. Le castrum de Fos présenté par J.-P. Lagrue

Le matériel est issu de la dernière campagne de fouille située en contrebas (est) du château de Fos-sur-Mer où une vaste aire d’ensilage antérieure au Xe-XIe s.3, comprend à l’heure actuelle 66 silos et un cimetière des XIe-XIVe s. Creusés dans un banc de safre, grossièrement alignés, ils occupent une aire d’environ 560 m2. Piriformes ou cylindriques, à fond plat ou bombé, leur diamètre varie entre 1,70 et 0,50 m. pour 1,80 à 0,50 m. de profondeur. Leur abandon semble survenir aux Xe-XIe .s. comme en témoignent de nombreux fragments de céramique commune grise à bord simple ou à bandeau, à décor lissé ou à la molette. Il est, en revanche, plus difficile de dater leur aménagement et leur utilisation. La désaffection de faire s’accompagne de l’abandon d’ instruments de mouture dont quatre meules rotatives en calcaire coquillier ou en poudingue.

Dans un second temps, l’aire d’ensilage est transformée en cimetière placé sous le contrôle de l’église paroissiale Saint-Sauveur, mentionné dès 923. Utilisé aux XIe-XIIe. s. puis au XIVe.s.; il permit la découverte d’environ 70 tombes, sans matériel.

1993-25-11_00

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