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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 23 mai 1991
Présents: Ph. BORGARD, M. CHAUVET, G. et J.-B. FERAUD, B. GARNIER, C. GEBARA,
O. GINOUVES, M. LEENHARDT, Y. MANNIEZ, F. PAILLARD, Chr. PELLECUER, J.-P.
PELLETIER, J. PITON, A. RATZ, Cl. RAYNAUD, C. RICHARTE, L. RIVET, Y. RIGOIR,
S. SAULNIER, L. SCHNEIDER, F. TARDIF, M. VECCHIONE.
Excusés: M. BONIFAY, G. DEMIANS DARCHIMBAUD, J. RIGOIR, L. VALLAURI.
Disparu le 10 avril 1991, Paul-Albert FÉVRIER reste présent dans la CA.T.H.MA. créée pour être un espace déchanges , dans les préoccupations méthodologiques qui nous animent, dans lexercice de notre curiosité et dans nos remises en cause, dans lesprit des discussions qui tantôt nous opposent, tantôt nous rapprochent dans tels ou tels domaines céramologiques ou archéologiques, dans la recherche de ce qui, derrière des apparences, pourrait être la vérité absolue, mais bien illusoire, tant souhaitée.
Le lundi 13 mai 1991, à linvitation de D. Barraud, une réunion restreinte
de la C.A.T.H.M.A. (M. Bonifay, J. et Y. Rigoir) sest tenue à Bordeaux
où le matériel, bien stratifié, de la fouille (1990) de la place C. Jullian
a été présenté. On note la présence de quelques tessons de sig. Claire
D (H. 90 et 91C) du Ve s., ainsi que de Phocéenne tardive (LRC) et quelques
fr. de lampes africaines de type H. I. La cohérence de la DS.P. de lAtlantique,
que les premières études avaient mise en évidence, est confirmée ; une
évolution nette apparaît qui devrait permettre lapproche des datations.
La commune grise et beige-blanchâtre est particulièrement intéressante
(avec une forme de bol caréné qui pourrait être du VIIe ou du VIIIe s.).
Les amphores, assez abondantes, sont des africaines cylindriques de moyenne
et de grande dimensions (Keay 61/62), des spatheia et des orientales (LRA
1, 2, 3, 4 et 5).
La réunion du 23 mai sest tenue, toute la journée, dans les locaux du Centre de Documentation Archéologique du Gard, à linvitation de Chr. Pellecuer qui présente rapidement les problèmes doccupation tardive à lintérieur du périmètre urbain, un pôle étant autour de la cathédrale, lautre autour de lamphithéâtre; partout ailleurs, les niveaux doccupation ATHMA semblent absents.
Léquipe nîmoise présente une série de matériels provenant de diverses fouilles dans la ville ou dans la région ;les ensembles présentés suivent une progression chronologique.
I. NIMES, FOUILLE DES HALLES (1990) : piscine des thermes.
Yves Mariniez présente un ensemble du IIIe s. provenant du comblement de la piscine de lensemble thermal de ce quartier dhabitations
- Cl. C : bord Lamb. 44 et plusieurs bords H. 50 ;
- amphores: un ou deux fr. dafricaine ;
- absence de cér. non tournée (fréquente dans les contextes gardois et lunellois de la deuxième moitié IIIe s.) ;
- une monnaie de GETA de 203/208 ;
- et (mais) ... un bord de Cl. D, H. 61 (intrusion ?).
Labandon de cet ensemble thermal pourrait donc être placé vers le milieu du IIIe s. (pas avant 240/260).
II. NIMES, RUE NATIONALE (1979) : ensemble habitat antique, près des Halles.
Les niveaux de lAntiquité sont scellés par un important remblai qui contient :
- CL. B/Luisante : Desb. 8, Lamb. 14/26 ;
- africaine de cuisine: H. 23 tardif et 197 ;
- Cl. C tardive : H. 57 ; également var. H. 52 ou H. 70/74 ;
- Cl. D : H. 50B var. 61, 59, 61A ;
- com. brune à pisolithes : forme la plus ancienne ;
- cér. com. orangées micacées : grand plat, bords de coupes et ollae connus dans la première moitié du IVe s. ;
- amphores : Keay LU et beaucoup de G. (dont résiduelles ?).
On peut dater ce contexte du milieu IVe s.
Dans la même zone, un autre ensemble, livrant uniquement des fr. damphores : bétiques, dont une anse de Keay XIX, orientales de Gaza et LR3 avec inscription peinte. Au total, 90 % dorientales, absence dafricaines et peu despagnoles.
III. NIMES, PLACE CONDÉ (extra muros, près de la Porte dAuguste).
Matériel très hétérogène provenant dune fouille déjà ancienne, réalisée dans de mauvaises conditions (au niveau inférieur, un dépotoir damphores étudiées par F. Laubenheimer) : on trouve de la sud-gauloise abondante, de la Cl. B, ainsi que :
- Luisante de Portout (?) ;
- CI. D: H. 59,61B (?) et 67;
- C1.C5;
- absence de DS.P. ;
Le contexte pourrait se situer fin IVe/début Ve s.
IV. NIMES, FOUILLE DES HALLES (1990) : fosse 1385.
Il sagit dun ensemble homogène présenté par Y. Mariniez :
- Cl. D : H. 59, 81, 87, 91A/B ;
- un bord de DS.P. gris guilloché? (ou imitation ?) ;
- coin grise: bords kaolinitiques de formes Cathma A4, A5 et B5, et bords de mortiers-bols (cf. Thiriot) ;
- coin. brune : quelques formes à pisolithes tardives (et quelques fr. résiduels du IIIe s.), comparables au matériel de la rue des Sauves à Lunel-Viel ;
- mortiers languedociens à pâte claire ;
- amphores : Dressel 23, bétique Keay XDX (?)/Almagro 51C (?), africaine Keay XXV (B ou C).
On peut dater cet ensemble de la fin du Ve ou, plutôt, du début du VIe s.
V. NIMES, FOUILLE DE LAMPHITHEATRE : travée effondrée (ensemble 2).
Directement sous un remblai du XIX` s., et immédiatement sur le substrat (creusé dune rigole comblée avec le matériel suivant)
- coin. grise : bec tubulaire (Cathma AB36, en comparaison avec la DS.P.), bord apparenté à la forme B5, petite cruche à deux anses ;
- coin. brune à pisolithes en forte proportion: bord Cathma/Languedoc 6A et formes du Ves. ;
- amphores: LR1 et Keay XXXVA ;
- et ...quelques éléments (intrusifs) du Moyen Age ou de lépoque moderne.
On peut dater ce contexte, où les sigillées sont absentes, de la deuxième moitié Ve/première moitié VIe s.
VI. COMMUNE DU BOUQUET (près dAlès), hameau de San Peyre.
Chr. Pellecuer présente ce site dhabitat à flanc de colline (oppidum au sommet) : dans une maison incendiée, grande quantité de tabletterie (dont des décors dentrelacs), un sceau en argile à écriture arabe ou pré-arabe, etc...
- quelques fr. de coin. grise et de com. à pâte rosée (tardifs, VIIe s.?) ;
- deux amphores entières dorigine probablement africaine (plutôt quorientale), à pâte jaunâtre, à panse large et décor peigné ondé (amphores proches de celles quon trouve en Libye, ou en Tunisie, durant la première moitié du VIIe s.).
VII. COMMUNE DE SAINT-MAXIMIN (au sud-est dUzès).
Michel Chauves présente un ramassage systématique effectué sur une surface de 70 m2, avec une importante quantité de céramiques, uniquement des com grises
- quelques éléments de lAntiquité ; des bords A4 et dérivés de B5, une forme rare L 1 (?) : le VIe s. est peu représenté ;
- en revanche, médiéval bien présenté : fond bombé fin et paroi verticale, bords en poulie (pâte bleutée) avec toutes sortes de var., bords de jases (Xe/XIe s., à Cucurron), bords carrés avec var., fr. de panse décorée à la roulette (très grossière), décor en creux à la spatule, etc.
VII. SAINT-VICTOR-DES-OULES : lieu-dit Les Camps et Les Cabanes.
Albert Ratz présente le matériel de cette fouille de sauvetage (1990-91) qui a mis au jour plusieurs habitats (à 150 m. des fours fouillés par J. Thiriot).
Premier contexte, provenant (peut-être) dun dépotoir :
- deux agrafes à double crochet ;
- un fr. de fibule ;
- cér. com grise kaolinitique avec var. de couleurs et de craquelures : bords à poulie et grosse lèvre inférieure (type Cathma/Languedoc 7B), bords A4 et A6.
Second contexte : cér. XIIe-XIIIe s.
Le site pourrait être occupé du VIe aux XIIe/XIIIe s.
La prochaine réunion se tiendra le jeudi 20 juin à Nice-Cimiez : rendez-vous à 10h30 au Musée Archéologique de Cimiez. En fin daprès-midi, départ pour lItalie.