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CATHMA
Compte rendu de la réunion des 20 et 21 juin 1991
Présents: C. Arcadie, D. Boucheno, G. et J.-B. Féraud, D. Foy, F. Gateau, M. Leenhardt, D. Mouchot, G. Murialdo, F. Paillard, J.-P. Pelletier, J. Piton, C. Richarte, J. et Y. Rigoir, L. Rivet, S. Saulnier, L. Vallauri, M. Vecchione, L. Zedan.
Excusés: M. Bonifay, Ph. Borgard, G. Demians dArchimbaud.
La réunion du jeudi 20 sest tenue dans les locaux du Musée Archéologique de Cimiez, à linvitation de D. Mouchot; puis, le vendredi 21, dans ceux du musée municipal de Finale Ligure (Italie), à linvitation de G. Murialdo.
1. CIMIEZ.
D. Mouchot présente les fouilles de Cimiez, réalisées dans les années soixante par F. Benoit.
Il sagit dun ensemble de thermes réoccupés pendant lAntiquité tardive par un baptistère, des habitations et des dépotoirs.
Peu de matériel a été retrouvé dans le monument paléochrétien.
Dans les thermes, les fouilles se sont, en général, arrêtées au niveau des sols des thermes.
La stratigraphie se présente ainsi : sous un niveau de destruction, on trouve un niveau dinhumations (avec, au moins, cinq tombes en bâtières) puis, soit le sol des thermes, soit une réoccupation ATHMA des pièces et même des hypocaustes.
Dans la pièce ST2, un four de bronzier a été fouillé.
En 1988, une autre série de fouilles a eu lieu devant la Villa des Arènes (NVA).
1. NVA, contexte Dl-44
Couche dincendie, contenant une centaine de monnaies datées de 330/350 qui clôt une succession de murs.
- LRC : H.3 ;
- Sigillée orientale: Candarli Ware 4 ?
- Cl. D : H. 59, 61, 68, 81 A (guilloché), 91 A et C, 99, 12- 102, Lamb 24, Martin NV.IV, un vase à liquide; - culinaire africaine ;
- Luisante: Lamb. 1/3 (Portout, analyses Picon) ;
- DS.P. : marseillaise, formes 1, 3, 18 et une forme languedocienne 6 (?) ;
- céramique glaçurée : mortier de Vintimille ;
- communes importées : essentiellement dorigine ligure, fr. de couvercles, une olla à une anse (Vintimille) ;
- commune grise: en très faible quantité, une marmite A2A.Le contexte est daté, par les céramiques, de lextrême fin Ve (début VIe s. ?), ce qui est en décalage avec la datation proposée par les monnaies.
2. NV A, contexte D8, couche 63.
- un petit bol en céramique à revêtement argileux, peut-être résiduel ;
- africaine de cuisine.
3. NVA, contexte D6-54.
- C1.D:H.52,61,99 ;
- africaine de cuisine ;
- Luisante : bord avec panse guillochée ;
- communes importées : un bord de marmite de Vintimille type Cathma 13 à pâte fine.Datation : fin Ve s.
4. NVA, contexte D7-65.
- Cl. A tardive/culinaire : type H, 181 (connu dès la seconde moitié du IIe s.) ;
- céramique plombifère : un fr. de panse ;
- un fr. de médaillon dapplique (Minerve, production de la vallée du Rhône), en B/Luisante, IIe-IIIe s. (résiduel).
5. NVA, contexte Dl-23.
- Cl. D : H.58 et 61 ;
- lampe africaine : type ancien H. 1 ;
- DS.P. : marseillaise, fond dassiette à décor de palmettes et un médaillon décoré dun cerf et de poissons.
6. NVA, contexte D9-19.
- L.R.C. (tardive) : un fr. ;
- Cl.D : H. 61 et 89;
- culinaire africaine: H. 193 (?) ;
- lampes : africaine, types ancien et récent;
- Luisante;
- DS.P. : une forme 4 ;
- céramique à glaçure plombifère : un fr. de panse à paroi très épaisse, pâte grise, peu granuleuse et décoré dun lapin en relief ;
- communes importées: essentiellement dItalie; deux bords de mortiers (type CATHMA 19) ;
- communes à pâte rouge modelée et micacée ;
- communes régionales: une forme haute (Riv. 14, de Fréjus, IVe s.) ;
- pierre Maire : un fr. de couvercle.
7. Thermes ouest, Basilique.
- africaine de cuisine H. 197 ;
- DS.P. : un bol 18 de grande dimension, décoré de palmettes et une assiette de forme 8, (proche de la forme H. 104 en Cl. D).
8. Contexte ST3, c.81, thermes sud (1966).
- Cl. D : H. 58, 67, 68 (?), 81 B, un fond décoré de rouelles ;
- amphores: Keay 23, 25 et 25B.
Le contexte peut être daté du IVe/Ve s.
9. Contexte S15 B, thermes nord (1963).
- Cl. D : H.59 ;
- Lampe: type H. IA ;
- Luisante ;
- DS.P. : marli à godrons ;
- céramiques communes régionales italo-varoises ;
- amphores : Keay 53, 81 et G.5.
10. Contexte S16 (R), thermes nord.
- pierre ollaire en grande quantité.
11. Egout Cloaca maxima (1968).
- Cl. B : une forme entière Lamb. 8 ;
- Cl.C : H.48 et 50 ;
- Cl. D:H. 58 et 59 ;
- céramique commune micacée, tardive, de Fréjus.Le contexte peut être daté de la fin IIIe-début IVe s.
12. Contexte S10, thermes nord-est (1963).
- Cl. D : H. 12/102, un fond de H. 93 (?), une forme inédite de marli à petites cupules ;
- lampes africaines : plusieurs fr. de type H. I, et une lampe atypique, ronde et très empâtée ;
- commune africaine: un bord de mortier CATHMA 1 ;
- DS.P. : plusieurs fr. dassiette ou plat à marli de forme 1, avec, entre autre, un décor de rouelles et de colonnettes en alternance, et faux godrons sur un marli ; formes 3, 4, 6, 18 et deux fr. de pieds hauts de vases fermés (pourquoi pas de forme 23 ou assimilés ?) ;
- céramiques communes importées : dorigine ligure (mortier de Vintimille) ;
- amphores: Dressel 23, Keay 13, 19, 53, un fond de Keay 52, une anse dafricaine.Le contexte peut être daté du Ve s.
13. Contexte S17, thermes nord (1968).
- Cl. C : H. 52 (22) et cinq fr. à décor ;
- Cl. D : H. 58, 59, 61, 67 et un fond de H. 91 (de belle qualité) ;
- lampes africaines: type H.1 (3 ex.) ;
- Luisante: mortier Drag. 45, un Lamb. 14/26 ;
- communes importées: Ligure (marmite à boutons de préhension) ;
- amphores: Keay 23, anses dafricaines, et G. 4 (résiduelle) et une inconnue orientale (?).
14. Contexte S18, couche grise, 7è niveau, thermes nord.
- Cl. B et C ;
- glaçure plombifère : une forme fermée, à pâte gris-blanc, décor ondé et linéaire à la roulette.Le contexte peut être daté de la deuxième moitié du IIIe s.
15. Contexte S10.D, 2a couche (K), thermes nord.
- Cl. D : H. 80B/81 (1 fr., deuxième moitié Ve s.) ou Cl. A (daprès la pâte), type Lamb.7 ?
- céramique commune de Fréjus : forme tardive Riv. 14.
- Beaucoup de résiduel.
16. Contexte ST2, Sd 10 (tranchées), thermes sud (1965).
- amphores: Keay 52, 81 et Dressel 30 ;
- pierre ollaire : un fond.
- Beaucoup de résiduel ; seules les amphores sont tardives.Datation proposée: IVe s.
17. Galerie sud, à lextérieur et au sud des thermes de lest (1965).
- céramique commune de Fréjus Riv. 14 ;
- amphores: orientales et africaines (Keay 3a et un fond de spatheion).
18. Contexte ST13, 2è couche (1967).
- Cl. D : H. 61 ;
- Luisante : plusieurs fr. de Lamb. 1/3 ;
- verre: une coupe hémisphérique (IVe s.).Le contexte peut être daté du IVe s.
19. Contexte OT4, thermes nord (1965).
- Cl. C : H. 50 et 53 ;
- Cl .D : H.59 (3 fr.) ;
- Luisante : une forme fermée Lamb. 14/26 ;
- amphores : Tripolitaine et Keay 81.
20. Contexte ST14, decumanus, 2è couche, thermes sud (1967).
- Cl. D : H. 59, 61, 67, 68, 87B, 89 et 91 ;
- Luisante: plusieurs fr. de Lamb. 1/3 ;
- céramiques communes grises : un bord de A 1/A2 ;
- amphores: Keay 25C, et G.5 (résiduelle).Le contexte peut être daté de la deuxième moitié du Ve s.
21. Contexte S7 (piscine), dernière couche (1962).
- Cl. C 5 : H. 70/73 (cf. Saint-Blaise, fig. 46, n° 28), 73, 76 et 84 ;
- Cl. D : H. 79, 87 (à décor lissé), une variante de H. 87 arrondi, 91 (bord et fond) et 104 ;
- lampes africaines: type H. IIA ;
- DS. P. orangée : trois formes 3 dont deux marlis décorés de carrés et de faux godrons ;
- céramique à glaçure plombifère ;
- céramiques importées: mortiers africains CATIIMA 1 ;
- céramique commune: une forme imitant la forme H. 12/102.Le contexte peut être daté de lextrême fin du Ve s.
22. Contexte S4W, couche 3, (1962).
- Cl. C : H. 45 ;
- Cl. D : H. 58, 59, 61 et 91 (à collerette courte) ;
- Luisante: bords de Lamb. 1/3 ;
- commune importée: type CATHMA 16 (Médit. Orientale).
Conclusion
On note labsence de matériel très tardif caractéristique du courant du VIe s et on peut en déduire que le site pourrait être abandonné vers le début du VI° s. (voire même lextrême fin du Ve s.). La réunion des deux évêchés de Nice et de Cimiez date du début VI° s.
En revanche, le matériel de la première génération et du début de la deuxième, en sig. Claire D, est omniprésent, de même que le reste du matériel contemporain (LRC, amphores, communes, etc.). On trouve assez fréquemment des contextes IIIe-IVe, ou IVe s., ainsi que des ensembles Ve ou deuxième moitié du Ve s. Toutes les catégories de céramiques sont assez bien représentées (sauf la commune grise...), avec quelques pièces bien conservées. II convient tout de même de rappeler que cette séance portait sur un échantillonnage qui nest pas forcément représentatif de limage totale du site à lAntiquité tardive.
II FINALE LIGURE.
Le groupe CATHMA a été accueilli par Giovanni Murialdo et son équipe au musée municipal de Finale Ligure.
1. Castrum de San Antonino.
Références bibliographiques
G. MURIÀLDO et alii, Il castnun" tardo-antico di S. Antonino di Perti, Finale ligure (Savona) : fasi stratigrafiche e reperti dellarea D. Seconde notizie preliminari sulle campagne di scavo 1982-1987.", dans Archeologia medievale, XV, 1988.
T. MANNONI et G. MURIALDO, Insediamenti fortificati tardoromani e altomedievali nellarco alpino lesperienza ligure, dans Archeologia medievale, XVII, 1990.
San Antonino est un ensemble fortifié de lAntiquité tardive, fouillé par G. Murialdo et léquipe du musée municipal depuis 1982. Le site domine et contrôle le confluent des vallées dAquila et de Perti. A Perti, les présomptions semblent très fortes pour lexistence dun vices à lépoque antique.
A Finale Marina, le vicus est, quant à lui, bien attesté. Des habitats des Ier-Ve s. ont été fouillés à Pieve Finale.
La voie antique passait par Calviso, où est située une chapelle du Ve s., pour ensuite se diriger vers Monticello, Perti...
Le castrum de San Antonino ne présente aucune trace doccupation pour les époques républicaine ou impériale. Les couches tardo-antiques se superposent directement sur des niveaux protohistoriques (Age du Bronze Final jusquau Premier Age du Fer) matérialisés par des trous de poteaux.
Les séquences stratigraphiques du castrum, entouré dune enceinte (H. 105 et Keay 61 dans la tr. de fondation), se concentrent entre les VIe et VIIe s.
Le matériel présenté correspond à celui récupéré dans une maison avec bases de murs en pierres sèches et élévations en bois (Aire D), dont le plan évolue dans le temps.
On note un pourcentage très important de céramiques importées par rapport à celui de céramiques produites localement
- Claire D (très corrodée, difficile à identifier par rapport à de la cér. commune) : H. 80B/99, 91 C (dont un ex. en commune), 94 (en fait Lamb. 24 ?), 99C (en grande quantité), 100, 101, 102, 104, 105 (qui couvre toute la période) et 109 (qui nest pas représentée dans les niveaux les plus profonds mais qui est fréquente sur le site dans les niveaux les plus récents);
- lampes africaines : type récent H. BB à décor très mal imprimé (surmoulages) ;
- communes importées : mortiers (H. 91D, cf. Carthage), toutes les var. de CATHMA 14 (Vintimille), petites cruches tunisiennes et petites coupes (Olcese fig. 10, n° 3) ;
- glaçure plombifère. 0,6 % du mobilier céramique avec quelques productions locales à pâte orange et couverte piquetée et des pâtes à inclusions volcaniques qui indiquent une origine autre que lItalie (Médit. Orientale), dont une lampe ;
- amphores : Keay 50, 61, 62, spatheia (tardifs), amphore à fond ombiliqué et décor peigné (cf. CR CATHMA 23 mai 1991 ; Leptis Magna ? au milieu du VIIe s.) : quatre ex. dans les niveaux plus récents de la maison en bois; datation proposée : VIIe s. Les importations africaines prédominent sur celles de la Méditerranée orientale, sur lensemble des différentes phases du site; mais on note une diminution du pourcentage damphores africaines dans les phases plus récentes,
- commune locale : modelée et tournée, grossière; le pourcentage est faible, surtout dans la première phase;
- la pierre ollaire est très bien représentée (présence dun bec tubulaire !), surtout dans les phases les plus tardives ou elle semble prédominante par rapport aux ollae en terre cuite; elle provient en grande majorité du Val dAoste (chloritoschistes verts, à linverse de celle qui provient des gisements du Tessin, talcoschistes, qui est gris-bleu et plus fine) ;
- verre : bouteille, coupe à pied et décor à lémail ;
- industrie de los : pointe de flèche (en bois de cervidé) ;
- plaque en plomb (pliée) avec lettres moulées, qui accompagnerait les amphores.
Outre le mobilier céramique, deux monnaies byzantines dEraclio (610-641) (et dans la même unité stratigraphique, une monnaie en argent de Syracuse datée de 474-450 avant n.è. ! réintroduite dans la circulation).
2. Nécropole de Perti.
Vicus romain avec nécropole utilisée du Ier au VIe s.
- cér. grise, grossière, avec impressions de carrés ;
- verre : gobelets décorés (première moitié Ve s.).
III SAVONNA
La fin de journée du vendredi 21 est consacrée à la visite du Musée de Savonne, construit sur une nécropole tardive, sous la conduite de Carlo Varaldo.
Cette séance de la CATHMA constituait la dernière de lannée 1990-91.
Pour lannée 1991-92, la CATHMA prend une année sabbatique afin de faire un bilan et de rédiger une synthèse sur les travaux entrepris depuis plusieurs années. Nous vous tiendrons au courant durant cette année. Quoiquil en soit, et si tout va bien, rendez-vous à lannée 1992-93.