CATHMA
Compte rendu de la réunion du 15 février 1991

Présents : A. Bergeret M. Bonifay, G. Demians d’Archimbaud, J.-B. Féraud, B. Gamier. F. Gateau, R. Guéry, M. Leenhardt, J.-P. Pelletier, J. Piton, M. Poguet C. Richarté, J. et Y. Rigoir. L Rive. S. Saulnier, L Vallauri, M. Vecchione.
Excusés. C. Pellecuer : C. Raynaud.

Le début de la séance est consacré à un compte rendu des séances de travail de Barcelone (18 et 19 janvier 1991). Un passe ensuite à trois autres sujets.

1. Prospections sur la commune d’EYGUIERES (13).

Des prospections ont été réalisées sur l’ensemble de la commune depuis le début des années 70, par M. Poguet : 80 sites, toutes périodes confondues, ont été recensés ; 25 sites ont été datés de l’époque gallo-romaine. Parmi ces derniers, 20 montrent une occupation de l’Antiquité tardive.

Saint Pierre 1. Le site était déjà plus ou moins connu par des photos aériennes ; il s’agit d’une villa gallo-romaine qui jouxte une nécropole protohistorique. Les labours ont sans doute profondément affecté les structures. II reste cependant au milieu de cette zone cultivée, un pierrier à l’intérieur duquel se distinguent encore des murs (fouille prévue pour 1991).

Les divers ramassages font apparaître une continuité de l’occupation entre la fin du lef s_ avant n.è. (arétine, sig. Sud-gauloise) et le Haut Moyen Age : parmi les découvertes intéressantes, quatre monnaies des Ve, VIe, VIIe et VIIIe s. (publiées par J. Lafaurie dans le B. S. F. N.).

• - claire B et Luisante, pierre ollaire, commune à pisolithe, culinaire africaine 23B tardive, etc.

• - claire D : H. 32!58, 59A, 61, 67. 79, Lamb. 59lFulford 35, 91;

• - claire 05 : H. 82 ;

• - DS.P. : en grise, formes 1. 6, 8 (à bord guilloché), 15 et 18 : bec tubulaire long ; fond à inclusions. Peu de tessons marseillais. 2 orangés dont un marli de forme 3.

• - lampes: H. IB, IIA ;

• - commune à pisolithe (fin IVe/première moitié Ve s.) ;

• - commune grise: abondante, elle présente l’ensemble des formes caractéristiques de l’Antiquité tardive (Ve-VIes.). II faut remarquer la diversité des origines : les productions plutôt “marseillaises” (pâtes assez sèches, formes A2, A2A, A3. 83, mortiers D en pâte calcaire granuleuse, etc.) sont comme à Saint-Blaise, associées à celles d’origine rhodanienne (pâtes kaolinitiques gris-blanc, bords A4 et B5 ...), mais aussi un certain nombre de tessons comparables à ceux trouvés dans la région d’Apt {formes A, G, H). Enfin, les ramassages montrent en quantité nettement moindre, des éléments qu’il faut attribuer aux périodes postérieures au Haut Moyen Age (bords A6). des environs de l’An Mil (bords de pots, fonds bombés, ...) jusqu’aux environs du XIIes.

• - amphores : spatheion, LRA 1, Dressel 23 (IVe-Ve s.), Almagro 51 B, Keay IB (IVe-début Ve s.). Keay 25C (IVe-Ve s.).

II. Matériel de la fouille de NOTRE-DAME DE LA SEDS (parcelle 73, Aix-en-Provence).

A l’occasion de ces sondages (mai-juin 1990), aucune couche de l’Antiquité tardive n’a été trouvée en place. Le matériel récolté dans les couches plus récentes a livré

• - DS.P. : nombreuses (et plus marseillaises qu’à Eyguières) : formes 1, 2, 3C (à empreintes digitales), 6 (avec palmettes rectangulaires et colonnettes terminées par des rouelles), 8, 29 tournassée et 29 à listel carré ; frgt. panse cylindrique (forme 25 ?) : anse trifide ; etc. (84°,o de DS.P. contre 16°4 de D, sur un total de 124 frgts., avec culinaire)

• - claire D : H. 61 var. tardive, 67, 84, 91 A ;

• -commune glaçurée : forme fermée en pâte grise (forum ware ? médiévale ?) ;

• - commune grise : le. plupart des tessons de l’Antiquité tardive sont attribuables aux productions de la région “marseillaise”, au sens large , notamment formes A2, A2A, A3, B2, B3, etc. (fin Ve-VIes.). Présence, aussi, de fragments àdécor lissé (environs de l’An Mil).

• -amphore : LRA 3.

III. Prospections en TUNISIE

R. Guéry évoque des ramassages rapides sur quelques sites du limes de Numidie (au nord du Chott el Djerid) et du limes tripolitanus (au sud du Choit el Fejal) publiés dans les Actes de I"’Internationaler Limesfongress" de 1983.

M. Bonifay et P. Trousset rendent compte des prospectons sur les sites côtiers (Institut d’Archéologie Méditerranéenne, dans le cadre d’une recherche sur l’évolution et l’économie du littoral, liées aux ressources de la mer : conservation de poissons, garum, fabrication de la. pourpre, etc.).

• Sur 118 sites, 92 ont livré du matériel de l’Antiquité tardive et 60 illustrent exclusivement cette période.

• Sites datables de la fin IVe/première moitié Ve s. comme près de Bizerte (Ras el Koran) : H. 59, 61 B, 67, 76. 80, 91 A ; amph. cylindr. Keay 25, 35, spatheia, Keay 52 (méd. orient.), LRA 1 ; et Luisante!

• Sites de la première moitié du Ve s. comme dans les lagunes du Cap Bon, au nord d’Hammamet (Korba) : H. 61 B. 64, 67, 68 81 et 91 A ou B ; Keay 35, spatheia ; mortiers Cathma 1.

• Sites de la fin Ve-VIe s. comme dans le golfe d’Hammamet : H. 87, 88, 99, 103 et 104 ; Keay 61 et 62, LRA 1 et 2 ; Cathma 22 et modelée Fulford 55.1.

• Sur 5 sites, présence de Luisante (une dizaine) et de quelques DS.P. ! (R. Guéry avait remarqué que la sud-gauloise était plus abondante dans l’intérieur que sur les sites côtiers.

• Pour les ateliers, il y a des traces fugaces un peu partout. Sur un site au sud de Sfax, à l’embouchure de l’oued el Akarit datable deuxième moitié IVe s. (H. 68), ratés de cuisson de culinaire Lamb. 9A (H. 181) et de couvercles H. 196, ainsi que d’amphores Africaine IID. Sur un site près de Monastir (Mokninej, datable VIe-VIIe s. (H. 91D et 105), fouilles de sauvetage sur des ateliers: productions de Keay 61.