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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 20 janvier 1989

Présents : M.-E. BELLET, P. BORGARD, D. CARRU, CECILLON, D. DAL PRA, A. DESBAT, D. FRASCONE, F. GATEAU, C. LAROCHE, Th. ODIOT, P. RETHORE, J. et Y. RIGOIR, L. et N. RIVET, S. SAULNIER, H. SAVAY-GUERRAZ, A. SCHMITT, L. VALLAURI.
Excusés : M. BONIFAY, G. DEMIANS d’ARCHIMBAUD, M. LEENHARDT, M. PICON, J. PITON, C. RAYNAUD, F. REYNAUD, M. VECCHIONE, G. et J.-B. FERAUD.

G. DAL PRA, Conservateur du musée archéologique de Soyons (département de l’Ardèche, àquelques km au sud de Valence), nous accueille pour la journée ; il nous présente un rapide commentaire sur l’archéologie micro-régionale (site exceptionnel couvrant 30 ha, occupé depuis le paléolithique jusqu’au Moyen Age) suivi de la visite guidée du Musée.

Dans les vitrines on remarque ainsi :

La suite de la journée est consacrée. plus particulièrement à la présentation du matériel provenant de sites environnants.

I. L’atelier de Grimpe-Loup.

Le site est au bas d’un, petit vallon. à quelques centaines de mètres d’un. ruisseau, Le Mialan. Cet atelier fournit un grand nombre de ratés de cuisson et des fragments de moules de médaillons d’applique de sigillée claire B, ainsi qu’une grande série de médaillons associés à des formes de B tout à fait classiques pour la plupart. Le faciès de cette production semble relativement tardif (deuxième moitié du IIIe s.).

Cette production de sigillée claire B est associée à de la céramique commune à pâte claire (mortiers portant toujours la même estampille, brûle-parfums, …).

Parmi le matériel en sigillée claire B, on remarque la présence de nombreuses formes ouvertes (Lamb. 15, Darton 44, assiettes et grands plats). Il est intéressant de noter la production de vases de forme Drag. 33, qui pose le problème des imitations de sigillée. Ont également été récoltés des vases présentant des formes plus originales, mais l’étude de la typologie et de la fréquence des formes reste à faire.

Sur un gros tesson (vase à liquides) surcuit, on a pu remarquer une empreinte de poinçon en “T” retrouvé en Provence sur trois fragments assimilables à la B : un bord de bol et un couvercle à Grans (près de Salon-de-Provence), un autre bord à Arles.

Pour ce qui concerne les médaillons d’applique, il est surprenant de trouver des exemplaires de grande talle, décorés et portant la signature FELIX, ces derniers étant plutôt typiques de la première génération (réutilisation prouvée de moules plus anciens) : existait-il, à proximité, des ateliers de B plus précoces ? L’aspect du site, lors de sa découverte, ferait plutôt penser à un petit atelier ayant produit durant une période unique : la lin du IIIe s.

Cependant, la présence d’autres traces d’ateliers dans ce rayon pourrait indiquer plusieurs groupes de composition révélés par les analyses.

II. Le dépotoir de sigillée claire B découvert dans le village de Soyons.

La sigillée claire B découverte dans ce dépotoir (dans le village) est de belle facture, appartenant plutôt à la première génération, et A. Desbat propose une datation de la deuxième moitié du IIe s.

Cette claire B a été retrouvée associée au matériel suivant sigillée, sigillée de Lezoux du début du IIe s., une série d’estampilles, de la céramique commune (dont des vases déformés).

Des analyses ont été réalisées sur le matériel de ce dépotoir.

En conclusion, si l’existence d’un atelier de claire B est aujourd’hui sûrement attestée à Saint-Péray/Soyons, elle n’est pas surprenante : excellente situation pour des exportations vers le Nord comme le Sud ; ce n’est pas le fait du hasard si la diffusion la plus au nord-ouest de cette céramique (actuellement connue) se fait par l’Isère.

III. L’atelier de DS.P.. du site “Les Putiers/Amour de Dieu”.

Th. Odiot présente une parte du matériel collecté sur ce site distant d’1/2 km environ de Grimpe-Loup, de l’autre côté du Mialan. Trois mille tessons ont été ramassés en surface, sur un quart d’ha : les 2/3 de céramique commune, 1/3de DS.P. On note des ratés de cuisson pour les uns et les autres (un surcuit de vase à liquide, en DS.P., avec décor, et un marli Rigoir 1).

L’étude est en cours, en col1aboration avec M.-P. Feuillet.

En DS.P., les assiettes de f. 1 et 56 sont nettement plus nombreuses que les bols. La fabrication et la conservation sont malheureusement pas aussi bonnes  que celles de la B. L’identification des poinçons, souvent mal imprimés, reste aléatoire. Cependant, un arceau du type à pastilles (2) a été découvert à Genève et plusieurs variantes du motif trilobé (4) ont été rencontrés à Marseille, Arles, dans le Vaucluse, au Pègue (Drôme) et à Yverdon (Suisse).

1989-20-01_01

Les godrons sur les bords de marlis et les arceaux 1 et 3 semblent dénoter des influences languedociennes.

Pour la datation, aucun indice assuré, mais la céramique commune associée semble montrer un faciès Ve s. (deux monnaies n’ont encore pu être identifiées).

(compléments cf. notes Rigoir).

IV. La fouille de la “Salle des Fêtes” à Valence.

P. Réthoré présente ensuite une partie du matériel qui vient d’être exhumé d’une fouille située au cœur de Valence, à 5 m du baptistère.

Les niveaux des IIe et IIIe s. sont bien représentés, avec beaucoup de claire B et d’africaine de cuisine.

En claire B, on note des formes bien conservées : Desbat 3E et 69 en particulier, ainsi que certains objets à une anse qui durent jusqu’au IIIe s. La qualité de cette vaisselle fait penser à la “production” de Soyons.

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