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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 17 mars 1988
Présents : M.T. MAILLES, G. DEMIANS DARCHIMBAUD, J.-B. et G. FERAUD, D.
FRASCONE, F. GATEAU, C. GEBARA, R. GUERY, M. LEENHARDT, A. MALLET, Y. MARCO,
F. MOCCI, M. MOERMAN, F. PAILLARD, J.P. PELLETIER, J.P. PILLARD, J. PITON,
C. RAYNAUD, J. et Y. RIDOIR, S. SAULNIER, J.C. TOGNARELLI, L. YALLAURI,
M. VECCHIONE.
Excusés : M. BONI FAY, P. BORGARD, L. RIVET, N. ROHMAN.
I. ALLEU
J.-P. PILLARD présente du matériel provenant d Alleu
- une cave, dans le village, a fourni de la commune grise, avec quelques formes et décors (lissage) datables des environs du XIe s.
- la fouille dun bassin du Ier siècle comblé au Ve a fourni des monnaies du IVe s. de la commune grise, des formes de D.S.P. décorées et quelques cl. D (Hayes 67, soit 360-470).
II. J. PITON et C. RAYNAUD évoquent létude des céramiques communes
Les premières observations confirment le contraste entre Provence orientale et Languedoc
- lestampée est rare à Arles et en Languedoc, aux IVe-Ve s., la commune à pisolithes domine.
1) Le dépotoir de Trinquetaille a fourni 200 000 tessons (datation : le quart du IVe s.). Une première approche semble indiquer quil faille reculer la production de CL. D du milieu IVe à la fin du IIIe s. ; on compte seulement 7 fragments (formes Nages 57, 58, 59A).
Un comptage effectué sur un sondage portant sur 10 000 tessons donne les chiffres suivants : Africaine : 13 % ; B luisants : 26 % ; DS.P : 3 % ; Commune : 56 % (avec dominante des pâtes brunes du IVe jusquau VIe s.)
2 ) Fouilles de cirque : quelques exemples de proportions
- dans le premier quart du IVe s.: africaine : 29 % - rhodanienne: 26 %.
- au VIe s. : africaine: 14 % - Luisante : 99 % - DS.P : 1 Z Le poids des céramiques rhodaniennes (B et luisante) a écrasé les autres DS.P et africaines.
III. G. DEMIANS DARCHIMBAUD. FOUILLES DE SAINT-BLAISE.
Leur but fut détablir une stratigraphie aussi précise que possible dans les niveaux tardifs du site. Le secteur autorisé pour ce travail fut la terrasse dominant létang de Lavalduc près du rempart médiéval (sondages I et II). Deux micro-sondages complémentaires furent ouverts plus à louest, plus prés de lAcropole : poursuivis inégalement, ils peuvent servir déléments de comparaison et confirment en gros les phases reconnues dans les principaux sondages.
Hormis les strates protohistoriques (phase 1) toujours atteintes, au moins en surface lors de la réoccupation, sept séquences apparaissent en chronologie relative. Les datations proposées résultent des indices monétaires et de la Claire D:
- phase II : 2e quart du Ve siècle environ : 1° réoccupation (sondage II et III).
- phase III: après 470 - début VIe s. (fouille IB surtout, avec installation dun quartier artisanal puis transformation de lespace habité).
- phase IV : v.530 et suiv. : réaménagement de lhabitat.
- phase V : v.540-560 env. : occupation intense.
- phase VI : v. 561-570 env. : destruction (toitures écroulées en IB, murs détruits en II, etc).
- phase VII : v.580-600 env. : nouvelle réoccupation au-dessus des ruines (sondages I B, I I,IY) .
- phase VIII : début (?) VIIe siècle : création de nouvelles bâtisses en II; ailleurs, destruction (murs et toitures) et épandage de remblais régularisant 18 surface du sol.
Ces séquences appellent quelques remarques. Loccupation du second quart du Ve siècle parait discontinue (zone occupée de façon lâche car loin de la Ville Basse ?) ; la création postérieure dune zone artisanale(four de fonte du métal) pourrait renforcer ce point de vue. Il en est de même des carences apparues dans les niveaux et le matériel stratifiés : tout se passe comme si loppidum ou au moins cette zone avait servi plus de refuge en ces de crise que de lieu doccupation stable et continu. Ceci pourrait expliquer la forte réoccupation du deuxième tiers du VIe siècle et lépisode de destruction qui suivit (pas de tract ici dincendie réel). les phases de réoccupation postérieures saccompagnent de constructions plus sommaires et parfois de traces de clôtures en bois. Labandon parait se faire au cours du VIIe siècle ( période à déterminer par les céramiques ?). IL faut cependant tenir compte sur ce dernier point des réaménagements médiévaux (XIIe-XIIIe siècles et suiv.) qui purent entraîner larasement de strates tardives, peut-être mieux conservées sur les pentes mêmes de lacropole.
IV. CÉRAMIQUES COMMUNES GRISES DE SAINT-BLAISE
J.-P. PELLETIER et L. VALLAURI présentent leur étude des céramiques communes grises de Saint-Blaise, où les comptages montrent que plus des trois quarts des tessons proviennent des deux dernières phases, soit de la fin du VIe et du début VIIe s. (cf. graphiques comparatifs CLD, DS.P et C.G).
Une typologie détaillée des différentes formes, avec leur chronologie, est proposée. Elle fait apparaître 8 types de rebords parmi les ollae A (cf. planches ci-jointes) : A 1 (apparition vers 530) ; A2 (apparition vers 530) (formes pouvant comporter une anse) ; A3 (apparition vers 470) ; A4 ( apparition vers 544) (type très répandu) ; A5 (apparition vers 550) (sections en poulie diverses) ; A6 (apparition vers 600 - début VIIe s.) ; A7 (apparition vers 530) ; A8 (apparition vers 530) ; A autres : profils divers, sans stries.
- Parmi les différentes catégories de coupelles B, le type 86, bien représenté, apparaît vers 470 ; les autres types apparaissent vers 530-545 ; seul le type 85 napparaît que vers 580.
- Certaines formes sont précisées :les mortiers Dl et D2, apparaissent vers 530-540, et les vases à liquide à deux anses F retrouvés seulement dans les niveaux du début du VIIe s.
- De nouvelles formes sont définies : cruches K (vers 550) ; bols L (vers 530) ; marmite M (exemple unique - 580) ; formes ouvertes à tétons (début VIIe s.)
- Parmi les formes exceptionnelles X, le vase à deux anses provient dun niveau daté de 470, les autres sont de la fin du VIe s.
Lobservation des pâtes a mis en évidence un groupe majoritaire à pâtes siliceuses (cf. analyses Picon, Cathma, Sienne) et un autre groupe à pâte blanche à surface noire qui nest pas sans rappeler les argiles kaolinitiques utilisées à toutes les époques dans le bassin de lUzége et sur lautre rive du Rhône (Bédoin, Dieulefit, Bollène ...). En outre, une petite série en pâte calcaire, de tradition classique, subsiste encore, représentée par les mortiers D1 et une coupelle Bl. Quelques tessons évoquent des productions rencontrées à Apt dans les fouilles de la place Jean Jaurès (formes G et H, article sous pres3e dans Archéologie du Midi Médiéval 1988).
Le décompte des différentes formes montre toujours la prépondérance des ollae A (5890 ; les coupelles B représentent 21%, les mortiers D 8 %, les couvercles E 6 %; les autres types dobjets ne constituent que 7 % du total.
A lissue de la réunion, on envisage pour lannée 1988-1989 une séance spécifique sur la céramique dArles (étude en cours J. PITON et C. RAYNAUD) et une autre séance sur les confrontations interrégionales qui permettront délaborer une typologie de synthèse des céramiques communes et sa publication.