CATHMA
Compte rendu de la réunion du 6 février 1987

Présents : C. Blanc, M. Bonifay, Ph. Borgard, P. Boucard, G. et J.-B. Féraud, L.-F. Gantès, F. Gateau, G. Lemaire, M. Moliner,. A. Müller, J.-P. Pelletier, J. Piton, C. Raynaud, P. Reynaud, J. et Y. Rigoir, L. Rivet, N. Rohmann.
Excusés : G. Demians d’Archimbaud, P. Bretagne, L. Vallauri.

Plusieurs sites de la région sont présentés avec un échantillonnage du matériel ATHMA issu de ces fouilles.

A. MULLER présente les fouilles qu’il mène au Col Saint-Anne (commune de Simiane, Bouches-du-Rhône), sur la ligne de crête de la chaine de l’Etoile. Ce site, occupé depuis le Néolithique Ancien, a révélé des structures de l’Antiquité tardive ainsi que de nombreuses substructions médiévales (dont une chapelle). Deux zones ont livré du matériel de l’Athma : une citerne soigneusement construite et un espace situé de part et d’autre d’un mur.

- dans le comblement de la citerne (blé, orge, malacofaune), la vue d’ensemble du matériel (pierre ollaire, fond de DSP, amphores orientales et c.c. grise athma) pourrait évoquer une datation de la deuxième moitié du Ve s. Seule la présence d’une agrafe à double crochet, dont la datation est très controversée (Pas avant le VIe s. ? ou cf. Galba, 1984, p. 243-246 ?) pose problème.

- l’échantillonnage du matériel provenant de part et d’autre d’un grand mur montre un faciès du VIe s. : pierre ollaire et DSP en plus grande quantité, bec tubulaire, C1. D peu nombreuse appartenant à une génération tardive.

Ph. BORGARD expose ensuite les résultats de deux sondages (surf. 90 m2) qu’il a conduits sur le site de la Belle Pierre (commune de Moustiers-Sainte-Marie, Alpes de Haute-Provence). Ce site pourrait être fouillé de manière extensive en 1987 car voué à la destruction dès 1988.

Plateau barré par l’arc de Castellane, dominé par l’oppidum du Castillon, cette zone était un passage obligé et les prospections alentours révèlent de nombreux sites antiques ou médiévaux.

• - Le premier sondage a livré trois vases en c.c., presque entiers, de facture très soignée, et laissant voir un faciès plutôt antique. On peut ajouter à ce matériel un fr. de Cl. D Hayes 61 et une monnaie de Constance II frappée en Arles.

• - Le second sondage, plus riche en matériel céramique, fournit un ensemble assez homogène : sur 342 fr., 2,6 % de DSP (un bd Rig. 8, un fond d’assiette, un décor d’arcature de facture ancienne), 9 % de c.c. engobée, 44 % de c.c. calcaire, “crayeuse” et “fondante”, 34% de c.c. grise-noire-blanche, dure et sonore, 2 % de c. résiduelle, 3 % de c. modelée. Cet ensemble paraît assez homogène et on peut proposer une datation de la fin IVe/début Ve s. au plus tard.

Cl. RAYNAUD parle de la fouille qu’il a menée sur la Place de l’église à Lunel-Viel (Hérault). L’occupation du site s’étend de la fin de l’Antiquité jusqu’aux Temps Modernes et livre une stratigraphie précise mettant en évidence neuf grandes phases d’occupation. Le premier niveau correspond à un habitat dont le mobilier céramique peut être daté du Ve/début VIe s. ; l’abandon intervient’ durant la première moitié du VIe s. Peu de temps après, une nécropole s’installe, constituée par des sarcophages, des coffres en dalles et une tombe en bâtière, bien datés du VIe s. De nouvelles sépultures investissant certaines tombes primitives, bien que difficilement datables, peuvent être, cependant, situées entre l’après VIe s et l’avant IXe/Xe s. Un fossé semi-circulaire, marquant la séparation église/zone cémètériale, coupe ces niveaux de nécropole. Si le creusement de ce fossé est mal daté, son comblement l’est moins mal par un abondant matériel antérieur aux IXe/Xe s.

- présentation du matériel provenant du comblement du fossé : il s’agit surtout d’une céramique à pâte jaunâtre, sans doute calcaire, recouverte de bandes de peinture. Ces vases, munis de larges anses plates, sont totalement inconnus en Languedoc. Par ailleurs, aucun tesson de ce type n’est présent des les silos du XIe s. fouillés sur le site. L’ensemble des céramiques (c.c. grise postérieure au VIe s., becs pontés, amphores orientales, c.c. brune régionale) préfigure la céramique du Xe s.

Pour terminer, deux chantiers menés récemment à Marseille sont présentés.

M. MOLINER livre un échantillonnage des céramiques provenant des remblais d’un chenal découvert au cours des fouilles de l’Îlot 24N (quartier du Panier). La stratigraphie révèle trois sédimentations dues au ruissellement dans ce talweg. Le matériel présenté est issu de la couche médiane.

- L’observation rapide de ces céramiques révèle un matériel non homogène : petites amphores orientales, amph. de Gaza de la fin du VIe s., Keay 52 ?, Almagro 51B ?, DSP “marseillaise” plutôt classique, un bd de mortier du Gr. 1 et un bd avec anse du Gr. 4 des céram. importées, Cl. D tardive avec en particulier un bd H. 105, c.c. associées tardives, deux lampes africaines. On peut proposer une datation comprise entre le début du Ve et le début du VIIe s. De nombreuses monnaies, non encore étudiées, accompagnent ce matériel céram. La sédimentation inférieure a livré très peu de DSP et, en revanche, beaucoup de Cl. B (?) etD. Dans la sédimentation immédiatement au-dessus, il y aurait une plus grande quantité d’amph. orientales et africaines, plus de DSP et moins ou pas de Cl. D.

En ce qui concerne le sondage effectué près de l’Hôtel de Ville, en face de la Maison Diamantée, il a permis de mettre en évidence la présence d’une occupation de l’Athma à l’emplacement de la ligne de rivage du port antique. L.-F. GANTES présente le matériel céramique provenant de plusieurs fosses découvertes dans ce sondage (80 m2).

• Fosse 140 : les amph. africaines (dont spatheia) font penser à une datation milieu Ve s. La Cl. D (H. 91 à lèvre haute, H. 109) rajeunit sensiblement cette vision. On note un bd avec départ d’anse de cér. importée du Gr. 3.

• Fosse 139 : la DSP comporte des formes 18 et 25. Neuf dixième de la C1. D correspondent à des formes de la première moitié du Ve s., mais deux tessons sont plus récents (H. 105). Un bd du Gr. 4 et un bd départ d’anse en cér. modelée du Gr. 7 des cér. importées.

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