CATHMA
Compte rendu de la réunion du 22 janvier 1986

Présents : M. Bonifay, M.-T. Cavai1lès, A. Desbat, G. et J. Feraud, R. Guéry, Y. Mailloux, J.-M, Michel, M. Picon, J. Piton, J.-L. Prisset, C. Raynaud, Y. et J. Rigoir, L. Rivet, H. Savay-Guerraz, J.-C. Tognarelli, L. Vallauri, F. Villedieu.
Excusés : G. d’Archimbaud, J.-P. Pelletier, J. Proust.

Armand Desbat rappelle l’historique des recherches sur la céramique à vernis argileux, sigillées claire B et Luisante (typologie de Lamboglia, Darton...). Il souligne que l’aspect extérieur et la couleur du vernis ne sont pas un critère suffisant et qu’il faut se fier plutôt à la typologie spécifique à chaque catégorie (exceptionnellement, la forme Lamb 4/36 est commune à la B et à la Luisante).

La fouille du dépotoir récemment découvert à Portout, au bord du lac du Bourget, a révélé un atelier important.

Terminus fourni par une monnaie d’Honorius, fin IVe-début Ve, puis scellé par une couche médiévale. Dans le dépotoir, aucune forme classique n’a été trouvée (forme 37 ocelée). On situe l’apparition de la Luisante à la fin du IIIe s. (?).

• A Fréjus, la Luisante apparaît après la T. S. claire C et avant la claire D, de même qu’à Saint-Julien-les-Martigues.

• A Lunel-Viel, la Luisante perdure jusqu’à la fin du Ve siècle, peut-être début VIe (ou résiduelle ?). La forme Lamb 3 serait la plus tardive.

Les analyses de M. Picon ont porté sur deux petites séries :

• à Arles, 70 % des tessons analysés viennent de Portout, 20% serait  de 1a B.

• à Nice, la Luisante représente 90 %.

La Luisante de l’atelier de Portout, est une argile réfractaire (siliceuse) très cuite.

La B est une céramique à pâte calcaire qui semble provenir de la vallée du Rhône, et qu’il ne faut pas confondre avec les céramiques engobées orangées de la Graufesenque ou de Lezoux. (De toutes façons, la B véritable commence à un moment où Lezoux est encore florissant et n’est pas un produit de remplacement des sigillées finissantes).

La forme 37 moulée orangée claire n’appartient pas à la B, car il y a très peu de parallèles typologiques entre la B et la T.s., (comme la forme 6 de claire A qui est produite en B), alors que la Luisante reprend quelques formes des Terres sigillées. Les médaillons d’appliques reprennent un répertoire décoratif hellénistique.

Le passage des claires B aux pré-luisantes et Luisantes se fait par des produits plus cuits.

La claire B est un phénomène original.

Différents échantillons de Luisante/B ont été présentés à la réunion : Digne, Fréjus, Lunel-Viel, Lyon, Saint-Julien-les-Martigues, Saint-Jean-de-Garguier, Saint-Blaise, Marseille Saint-Victor, la Bourse.

• à Digne : une céramique orangée engobée, ni B, ni Luisante (à cause des formes) (imitations locales ?).
• à Fréjus : de la B et la Luisante, mais aussi présence de petits ateliers locaux.
• à Lunel-Viel et Beaucaire : les tessons semblent plus proches de la B, mais pourraient appartenir à une production locale. Les comptages de C1. Raynaud donnent un pourcentage important encore au Ve siècle, mais cette céramique n’est pas forcément résiduelle. En revanche, la cér. commune claire disparaît avant le Ve siècle. Dans les grottes languedociennes de la fin Ve début VIe siècle il y a des formes de Luisante différentes et difficiles à dater. Dans la vallée du Gardon, des vases de Luisante sont associés à la cér. à pisolithes du VIe siècle. Selon A. Desbat, dans le groupe épiscopal de Lyon, la forme Lamb. 2 a des profils différents du second siècle. Des ateliers de B tardive sont envisageables.
• à Saint-Julien-les-Martigues : en ramassage de surface on trouve un mélange de B et Luisante. A la Fourbine, la forme de Luisante Lamb. 1/3 est classique avec le décor au lait de chaux.
• à Saint-Jean-de-Garguier : Luisante de Portout, de très belle qualité avec de grandes variations de couleurs dues à la cuisson par empilement des vases.
• 3 à Saint-Blaise : très peu de Luisante, aucun tesson de B.
• à Saint-Victor ; Luisante typique, dans la nécropole (milieu Ve).
• à Marseille-Bourse ; la céramique très altérée présente l’aspect de la B surcuite au deuxième quart du Ve siècle.

Il faut garder deux groupes mais remplacer les termes de B et Luisante par “atelier Rhodanien” et “atelier de Portout”.

Un “tessonnier” composé de toutes les catégories de céramique CATHMA serait souhaité par tous les membres présents, pour consultation permanente.

Prochaine réunion : mercredi 5 mars : La sigillée claire D typo-chronologie.

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