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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 16 septembre 1999

La réunion s’est tenue à Loupian. Visite du site/Musée de la villa de Pré-Bas sous la conduite de C. Pellecuer.

Loupian, Le Bourbou/Port-de-Loupian

Le site, installé sur le rivage de l’étang de Thau, est distant d’environ 1km de la villa des Prés-Bas, dont il peut constituer une annexe à vocation artisanale. Un programme de fouilles est engagé sur le site littoral depuis 1996. Il a permis de mettre en évidence une première phase de production céramique attribuable au haut Empire dont la plus grande activité pourrait être placée dans le dernier quart du Ier siècle et la première moitié du siècle suivant (grand four abrité à l’intérieur d’un bâtiment à contreforts et fours secondaires, cuves pour le marchage de l’argile…). Des amphores de type G4 portant un estampille MAF ont été produites sur le site ainsi que de la vaisselle à pâte claire et des matériaux de constructions (tuiles, tubulures, briquettes…). Après ce qui apparaît comme un hiatus de deux siècles en l’état de la documentation archéologique, l’activité potière reprend avec force dans le dernier quart du IVe siècle et le premier quart du Ve siècle (fours de dimensions plus réduite que précédemment et fosses d’extraction d’argile, nouvelles cuves pour la préparation de la terre). C’est une partie de ce matériel qui a été présenté dans le cadre de la réunion.

Les lots les plus abondants proviennent du comblement d’une grande fosse destinée à l’extraction de l’argile. Une première analyse permettrait de distinguer les dépôts inférieurs des apports supérieurs qui ont servi à remblayer la dépression.

Contextes 12260, 12283 et 12298 : les céramiques à pâte calcaire constitue l’essentiel des lots présentés. De grands récipients tronconiques à grande lèvre déversée, dotés pour la plupart d’un fond ombiliqué, constituent la forme la fréquente. Cette « bassine » dont la fonction reste discutée peut être identifiée comme la forme CL-REC 25b (Dicocer) qui est attestée en Languedoc durant les IIIe et IVe siècles (Gard Rhodanien, Lunellois). Des parallèles peuvent être proposés avec des productions africaines. Des lampes à huile à bec rond et réservoir tourné proviennent de ces mêmes contextes.

Des céramiques culinaires — dénommées céramiques Brun-Rouge à dégraissant fin — correspondent à deuxième volet de la production locale. L’utilisation d’une argile réfractaire, différente de celle qui a servi pour les bassines, s’impose pour des vases destinés au feu. Le répertoire regroupe des formes de plats, de jattes ou marmites et d’ollas à la morphologie peu élaborée.

On rappellera pour mémoire la fabrication de matériaux de construction, en particulier des tuiles et des tubulures.

Contextes 12167, 12172, 12192… : Les bassines à pâte calcaire sont là encore très fortement représentées. Une analyse plus fine permettra peut-être de saisir des nuances dans les profils de lèvres de ces dépôts les plus tardifs. La céramique Brun-Rouge est bien plus abondante et les formes retrouvées radicalement différentes. Elles sont empruntées au répertoire régional de la deuxième moitié du IVe siècle et la première moitié du Ve siècle. Ils s‘agit de formes proches des plats C2c de la céramique à pisolithes, des marmites B5 et d’ollas de type A10 ou A13 connus dans cette même production. Les céramiques « exogènes » confirment une datation tardive, avec la présence de céramique Luisante et d’une amphore Keay LII.

L’examen de deux ensembles correspondant à des dépotoirs de consommation 7028 et 11068 permet de préciser la chronologie d’une partie de la production locale. Des bassines d’un type proche de celles des dépôts supérieurs de la fosse et une marmite de type B5 en céramique Brun-Rouge sont associées à des éléments que l’on s’accorde à dater du premier quart du Ve siècle. Pour les amphores, on y trouve des conteneurs de Bétique Dressel 23, des africaines de type Keay XXV mais aussi une Keay LIX d’un type caractéristique du début du Ve siècle (M. Bonifay). L’amphore Keay LII est encore une fois attestée ainsi que des produits orientaux (LRA4a). La céramique Luisante occupe une large place (26% de la vaisselle pour l’Us 7028) avec des formes courantes comme le bol Pourtout 37a et ce qui pourrait être une variante à une seule anse de la forme Portout 92. Les sigillées africaines sont représentées pour environ 22% avec un bol Hayes 52b à décor d’applique (feuilles) en Claire C et quelques formes de Claire D : Hayes 61, avec la présence à souligner des variantes A et B, Hayes 67…. La DSP n’est représentée dans les deux contextes que par des productions oxydantes dont une grande forme fermée.

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