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CATHMA
Compte rendu de la réunion des 3-4 avril 1998
Marseille, Aix-en-Provence, Arles

Cette réunion constituait la troisième édition des rencontres céramologiques Provence-Catalogne, après celles de Barcelone en janvier 1991 et d’Empuriès l’année dernière.

Nous recevions dix collègues catalans : Xavier Amigo, Xavier Aquilué, Père Castanver, Rafael Dehesa, Joachim Esteba, Montserrat Mataig, Josep M. Nolla, Anna Maria Puig, Marta Santos, Joachim Tremoleda.

1) Session du 3 avril 1998
à Marseille, Fort Saint-Jean

Présents : M. Bonifay, FI. Cœur-Mezzoud, C. De Mitri, S. Lang, M. Leenhardt, L. Long, M. Paillard, J.-P. Pelletier, D. Pieri, J. Piton, J. Pournot, C. Richarté, Y. et J. Rigoir, J.-C. Treglia, L. Vallauri.

La séance a été consacrée à la présentation diachronique du mobilier marseillais selon le découpage chronologique proposé dans l’ouvrage collectif “Fouilles à Marseille, Les Mobiliers (Ier-VIIe s., Etudes Massaliètes 5. 1998.

FACIÈS A : première moitié du Ve siècle ?

Faciès A1.- Mis à part peut-être le contexte n°22, les contextes homogènes les plus anciens actuellement disponibles à Marseille ne semblent pas antérieurs au second quart du Ve siècle. Certes, on trouve dans la période 2 du sondage 10 de la Bourse (contexte n° 21), en association avec des Aes 4 coulés de la première moitié du Ve s., un assemblage de vaisselles assez proche de celui du Clos de la Lombarde à Narbonne, dont on estime, dans l’état actuel des connaissances, qu’il ne peut pas être postérieur à 425-430 (Solier 1991). En effet, le répertoire des sigillées africaines est encore restreint, la forme Hayes 61 étant représentée principalement par une variante de transition A/B ; les formes de DS.P. provençale paraissent directement issues du répertoire des productions languedociennes, avec notamment une variante précoce du bol Rigoir 186 caractérisée par un profil très souple. Cependant, les verreries montrent une petite évolution par rapport au contexte de Narbonne, marquée par l’introduction des verres à pied de forme Foy 14 et l’augmentation de la proportion des verres de teinte olivâtre. La présence de lampes africaines de type Atlante X est aussi un argument pour une date plus avancée dans la première moitié duVe s., si l’on considère qu’elles sont absentes non seulement du contexte de Narbonne, mais également d’autres contextes pourtant situés au second quart, tel celui de Tarragone (Remolà, Abello 1989; Aquilué 1989). Pour le début du Ve, citons, à titre de comparaison, le contexte publié récemment à Arles (Congès, Leguilloux 1991), dont la sigillée africaine et les amphores présentent un caractère encore plus archaïque que celui de Narbonne, en association avec une forte proportion de sigillée luisante et des monnaies des premières années du siècle.

Faciès A2.- Le matériel de la période 1 de l’aire 1 de la Bourse (contexte n° 1) présente un faciès nettement plus tardif. La forme Hayes 61B en sigillée africaine est attestée en grand nombre, avec des variantes diverses, associées au style décoratif A (iii). Le type Atlante X domine dans les lampes africaines. Le répertoire classique des DS.P. provençales est maintenant constitué, avec, en particulier, les variantes classiques (a) de la forme Rigoir 18. Les amphores montrent de grandes analogies avec celles du contexte de Tarragone : hispaniques encore présentes, africaines dominées par les spatheia et la forme Keay XXXV B, orientales réduites à la triade LRA la, 3 et 4a. Les verreries traduisent aussi une évolution très perceptible avec quelques fragments de coupes bleutéesà décor de filets blancs Foy 21. Ce faciès traduit une évolution par rapport aux contextes du Dramont E, ce dernier daté par un lot de monnaies de la fin du premier quart du Ve siècle (Santamaria 1995, 111-116) et même de Tarragone. Le faciès A2 de Marseille présente, en revanche, de fortes analogies avec l’épave de Port Miou dont la datation placée initialement dans le troisième quart du IVe s. (Deneauve 1972), puis repoussée au début duVe s. (Hayes 1980, 516), pourrait être située encore plus avant dans le Ve s. ; elle livre en effet des variantes classiques de l’assiette 61B mais aussi d’autres qui deviendront prépondérantes dans les contextes de la deuxième moitié duVe siècle, le seul écueil étant constitué par l’aspect relativement archaïque des lampes réparties entre les types Atlante VIII et type X, avec de nombreux exemples d’un type intermédiaire. Compte tenu des éléments d’évolution de ce faciès par rapport à d’autres déjà situés dans le second quart du Ve s., on aurait tendance à repousser sa datation vers le milieu du Ve siècle.

FACIÈS B : seconde moitié du Ve s. et début du VIe ?

Les contextes rattachés à la seconde moitié du Ve s. et au début du VIe s. sont caractérisés par les productions de sigillée du centre de la Tunisie (type C5 de Carandini), en association avec des variantes tardives de formes présentes dans la phase chronologique précédente (par exemple la forme Hayes 61B) et de quelques nouvelles formes en catégorie D2 : Hayes 87, 12/102, 104A. C’est la période au cours de laquelle les DS.P. parachèvent le développement de leur répertoire morphologique et décoratif. Les céramiques communes grises régionales sont réduites aux formes Pelletier A/B 1 à 3. Les céramiques communes importées proviennent essentiellement d’Afrique (notamment type CATHMA A3). Les amphores connaissent une évolution peu marquée. Quelques nouveaux types africains apparaissent cependant : Keay VIII B, Albenga 11/12 aux côtés de spatheia toujours abondants. On relève la présence des premiers témoins d’amphores orientales L.R.A. 5. Les verreries se distinguent par la multiplication des verres à pied Foy 19 et surtout le développement du décor de filets blancs (Foy 21) et du décor chrétien moulé (Foy 20). Ces mobiliers sont associésà de nombreuses monnaies de type Ae 4 coulé que Cl. Brenot situe dans la seconde moitié du Ve s. et les deux premières décennies du VIe.

Au sein des nombreux contextes marseillais attribués à cette fourchette chronologique, nous avons tenté le classement suivant :

Faciès B1. - Illustré par les périodes 1 des sondages 6/7 et 11/12 de la Bourse (contextes n° 4 et 23), il se signale par l’apparition des productions de sigillée africaine de type C5, ici représentées par la seule forme Hayes 85. Notons toutefois que la verrerie, loin de traduire la même évolution, exagère les caractères du faciès précédent, avec les proportions en verre olivâtre les plus fortes de toute la périodisation en l’absence de tout décor de filets blancs, pourtant déjà attesté, bien qu’en faible quantité, dans le faciès A2 ; on note toutefois la présence de verresà pied de teinte claire Foy 19. On retrouve une progression typologique au sein des amphores, avec des variantes évoluées de conteneurs italiques Keay LII et peut-être les premiers témoins du type africainAlbenga 11/12. D’autres formes de sigillée africaine, de type D cette fois : Hayes 12/102, Fulford 37, paraissent elles aussi indiquer une date dans la deuxième moitié du Ve siècle.

Faciès B2. - Représenté par la période 2A2 de l’aire 1 de la Bourse (contexte n° 24) et le comblement du puits de la rue du Bon-Jésus (contexte n° 12), il paraît succéder au faciès précédent en raison de la présence de nouvelles formes de sigillée africaine D, comme des variantes tardives d’assiettes Hayes 61B à bord atrophié ou encore l’assiette Hayes 87A à décor lissé, associées à des productions C5 encore plus abondantes : formes Hayes 74, 82 et 84. L’évolution de la verrerie se traduit par l’augmentation du nombre de verres à pied conique Foy 19 , l’affirmation des décors de filets blancs (forme Foy 21a) et l’apparition des décors chrétiens moulés sur fond de bols Foy 20. Les amphores africaines sont représentées par de nouveaux types (Keay VIII B) qui côtoient ceux attestés précédemment, notamment de nombreux spatheia. Les amphores orientales sont encore dominées par le type L.R.A. 1 avec des variantes intermédiaires entre le sous-type a (Egloff 169) et le sous type b (Egloff 164) ; les premiers témoins du type L.R.A. 5 font leur apparition. Les monnaies, des Ae 4 moulés sur des types du milieu du Ve s. ne paraissent pas antérieures au dernier tiers du siècle.

Faciès B3.- Les moulages et surmoulages d’Ae 4, qui deviennent très abondants dans les périodes 3 et 4 du sondage 10 (contextes 9 et 10) de la Bourse de même que dans le comblement du puits du Cap Titol (contexte 13), semblent caractéristiques du monnayage de nécessité instauré à Marseille dans le dernier quart du Ve s. et les premières décennies du VIe siècle. L’évolution dans le répertoire des sigillées africaines se manifeste par l’apparition du plat Hayes 104A et de variantes B (?) de la forme Hayes 87, toujours aux côtés de variantes tardives des plats Hayes 61B, de bols 12/102 et d’autres formes minoritaires: Fulford 35 et 37. Au sein des sigillées C5, toujours présentes, on remarque une coupe à marli décorée de guillochis à l’extérieur jusqu’à présent non répertoriée. C’est, à la suite du faciès B2, le moment du grand développement des DS. P. avec un répertoire morphologique et décoratif achevé. Les verreries se caractérisent par l’abondance des décors de filets blancs. Les amphores ne semblent pas en grande évolution par rapport au faciès précédent, on remarque seulement l’apparition des premiers exemplaires du type africain Keay LXII A aux côtés d’éléments bien plus nombreux du type Albenga 11/12.

FACIÈS C : décennies centrales du VIe siècle

Des changements se distinguent tout d’abord dans le répertoire de la sigillée africaine, avec l’apparition de nouvelles formes : Hayes 99 et 88 puis Hayes 91C, 104B, 104C, associées au style décoratif E(ü). Les lampes sont du type Atlante X/Hayes II B (avec une prédilection pour les décors de feuilles cordiformes sur le bandeau). Le répertoire des DS.P. semble se restreindre, bien que quelques nouvelles formes voient le jour, notamment l’amphorette Rigoir 63. Les céramiques communes grises ne paraissent pas beaucoup évoluer à Marseille (la forme Pelletier A4, fréquente à Saint-Blaise, y est absente) ; les céramiques communes orientales (CATHMA. B4 et B5) sont plus nombreuses que précédemment. Les amphores sont dominées par les productions africaines avec de nouveaux types : Keay LV, LVII, LXII A. Les productions orientales, qui subissent un fléchissement par rapport au faciès précédent, se renouvellent également avec les variantes tardives “b” de LRA. 1 et 4, ainsi que l’introduction des LRA 2. Enfin les verreries sont marquées par le développement d’une nouvelle forme promise à un bel avenir, le verre à tige (Foy 23a), tout d’abord minoritaire par rapport aux verres à pied dans les contextes du premier tiers du VIe s., puis rapidement dominant dans les contextes du deuxième tiers du siècle.

Alors que l’on dispose d’un grand nombre d’ensembles de comparaison (Gardanne, Saint-Blaise, Sainte-Propice, Port-Cros), ces contextes de l’"’époque Justinienne" (au sens large) sont encore assez mal représentés à Marseille. Nous en avons tenté la classification suivante.

Faciès C1.- Le mobilier des périodes 2 des sondages 6/7 et 11/12 (contextes n° 5 et 27), dont l’homogénéité n’est peut-être pas absolue, se distingue par l’apparition timide des formes Hayes 88, 99 et, dans les couches supérieures, du style décoratif EII. Le répertoire des DS.P. est plus réduit tandis que des formes nouvelles apparaissent au sein des amphores africaines (types Keay LV et LVII). Dans les verreries on remarque les premierséléments de verres à tige Foy 23a. Ces éléments, encore associés à des Ae 4 surmoulés, semblent devoir indiquer une datation dans les premières décennies du VIe siècle, à l’instar du comblement de la fosse du quartier Notre-Dame à Gardanne (Pelletier et al. 1991).

Faciès C2.- La période 2A3 de l’aire 1 de la Bourse (contexte n° 28) et le chargement de l’épave de la Palud à Port-Cros semblent devoir caractériser un VIe s. plus avancé (deuxième quart ?), si l’on en croit les datations encore récemment proposées (Mackensen 1993, 432) pour la forme Hayes 91C en sigillée africaine D2, associée ici au bol 99, aux plats Hayes 88 et 104A et aux décors de style E(ii). Les amphores sont celles des contextes du VIe s. partout en Méditerranée : africaines Keay LV, LII, LXII A, orientales L.R.A. lb, 2, 46, 5. Les verres à tige Foy 23a restent encore minoritaires par rapport aux verres à pied Foy 19. On retrouve les mêmes assemblages à Saint-Blaise (sondage Il, fosse 7f2b) (Demians d’Archimbaud 1994) et à Sainte-Propice (Boixadera et al. 1987).

Faciès C3.- La période 2A4 de l’aire 1 et la période 3 des sondages 6/7 à la Bourse (contextes n° 29 et 6), montrent un répertoire de formes de sigillée africaine D encore plus avancé :Hayes 103A et B, 104B et C, 107, associé à des formes Hayes 3F et même l0A en sigillée phocéenne. Les formes de DS.P. qui subsistent sont plutôt des ustensiles de cuisine, comme le mortier Rigoir 29, que des pièces de vaisselle, et la proportion de tessons décorés s’en trouve diminuée. Les amphores africaines sont dominées par le type Keay LXII avec une multitude de variantes. Enfin le verre à tige Foy 23a occupe une position désormais hégémonique. Proche du comblement de la fosse 6a du sondage IB sud de Saint-Blaise, ce faciès semble pouvoir être placé dans le deuxième tiers du VIe siècle.

FACIÈS D : fin du VIe siècle et première moitié du VIIe ?

Il se définit tout d’abord par un nouveau répertoire de formes de sigillée africaine D :Hayes 91D, 105, 108, 109, associé à des lampes de type Atlante X à décor surmoulé. Les DS.P. ne survivent plus qu’avec des formes utilitaires : Rigoir 24b, 36 à bec tubulaire, 296 ; la qualité de ces productions se dégrade fortement (pâte plus grossière, absence d’engobe). Les amphores africaines sont majoritaires avec tout d’abord des variantes tardives du type Keay LXII, et la variante C du type Keay LXI, puis le type Keay LXI A. Les amphores orientales subsistent avec les variantes les plus tardives de L.R.A. 16 et 4b, de nombreuses L.R.A. 5, des L.R.A. 2 et quelques éléments d’amphores égyptiennes L.R.A. 7. Dans le domaine de la verrerie, le verre à tige offre désormais, à côté de la variante à tige creuse toujours majoritaire, quelques exemples à tige pleine (Foy 23b) ; le verre de teinte bleuâtre tend également à se développer. Curieusement, la céramique, le verre et les amphores donnent une date vers la fin du VIe s. et la première moitié du VIIe s. alors que les monnaies les plus récentes (monnaies franques de Theodobert)

ne dépassent pas le milieu du VIe siècle. Plusieurs étapes peuvent être distinguées

Faciès D1.- Marqué par l’apparition des formes Hayes 90B, 105 et 107 en sigillée africaine, il se distingue aussi par les premières variantes tardives d’amphores africaines Keay LXII (contextes n° 30 et 31).

Faciès D2.- Le bol Hayes 99 reste la forme la plus fréquente mais apparaissent également, aux côtés de la forme 105, les formes les plus tardives de la production de sigillée africaine :Hayes 91D, 108, 109. Les lampes Atlante X ont un décor surmoulé quasiment illisible. La DS.P. est illustrée par de nombreux exemplaires de mortiers Rigoir 296 et des ollae à bec tubulaire Rigoir 36. Les amphores sont celles énumérées dans le contexte n° 7.

Faciès D3.- Les éléments d’évolution consistent seulement dans la présence des premiers exemplaires d’amphores africaines Keay LXI A et l’augmentation de la proportion de verre bleuâtre (contexte n° 32, 8 et 2).

FACIÈS E : deuxième moitié du VIIe siècle et début du VIIIe.

Une série de contextes (17 à 2.), par comparaison avec des ensembles de référence à Carthage (Hayes 1978), Saraçhane (Hayes 1992) et Rome (Sagui 1995 ; Sagui et al. à paraître), peuvent être attribués à cette période. Les sigillées africaines sont encore présentes avec notamment la forme Hayes 109, variante classique à paroi fine bien différente de celle attestée dans le faciès D, ainsi que les lampes de type Atlante à décor surmoulé. Une forme paraît émerger au sein des céramiques communes régionales : le pot à bord en bandeau et “crochet interne” Pelletier A6. Parmi les communes importées, on remarque des marmites du type de Constantinople Saraçhane, bien connues au VIIe siècle. Les amphores africaines comptent de nombreux exemplaires despatheia miniatures, des conteneurs cylindriques Keay LXI et surtout deux types nouveaux : Keay VIII A et L, mais la caractéristique essentielle de ce faciès consiste dans la présence d’amphores à corps globulaire d’origine encore incertaine (Italie du Sud, Afrique, Méditerranée orientale). Les verreries se distinguent par de nouvelles formes (“palm cups” Foy 28a et b) et la généralisation de la teinte bleuàtre. Dans deux cas, ce mobilier est associé à des monnaies d’Héraclius ; un denier en argent de Childéric II frappé à Baveux vers 670-680 sert de terminus post quem pour le faciès E2 (contexte n° 33).

Les contextes n° 21, 1, 23, 12. 9-10, 27, 28, 29, 7, 2, 8, 3, ainsi que le chargement de l’épave de La Palud 1 (Ile de Port-Cros, Var, présenté par Luc Long) avaient été choisis pour illustrer cette présentation (Cf. tableau n° CIII de la publication)

La journée s’est terminée par une sympathique réception dans les salles de travail du LAMM, aménagées pour la circonstance, au cours de laquelle la direction de ce laboratoire a pu remercier nos collègues catalans.

2) Session du 4 avril 1998 à Arles,
Institut de Recherche sur la Provence Antique

Présents : Nos collègues catalans, et M. Bonifay, F. Cœur-Mezzoud, C. De Mitri, S. Lang, J. Piton, Y. et J. Rigoir, D. Rouquette. Présentation du mobilier provenant de 3 sites arlésiens: les fouilles del’IRPA, de l’Esplanade et des Cryptoportiques.

ARLES - FOUILLE DE L’IRPA (J. PITON)

Réalisées en 1989, les fouilles de sauvetage menées par la construction du musée de l’Arles Antique, à proximité du virage du cirque romain. ont démontré plusieurs phases d’occupation.

Construit au milieu du IIe siècle, ce vaste bâtiment de spectacle était entouré d’une nécropole, déjà en place dès la fin du Ier siècle. Une partie de cette nécropole est désaffectée à l’extrême fin du IV ou au début du Ve siècle dans toute la partie Est du cirque et dans le secteur le plus proche du virage, pour laisser la place à la construction d’un habitat qui va se greffer en verrue tout le long de la façade du cirque. Ces travaux nécessiteront l’apport d’un énorme remblai afin d’aplanir et de régulariser toute cette zone avant toutes constructions qui seront elles-mêmes ceinturées par une voie empierrée. Le mobilier présenté (plus de 13.000 fragments) provient d’un sondage effectué sur cette voie.

Le mobilier du sondage I, secteur 2, phase A

1 : céramiques fines :

2 : céramiques communes :

3 : amphores :

FOUILLES DE L’ESPLANADE
(M. Bonifay, J. Piton)

Les fouilles de l’Esplanade ont été provoquées en 1976 par un projet municipal d’installer sous cette place un parc de stationnement. Dirigées par Gaëtan Congès (RAN, 24, 1991, p. 201-234). Une fouille de sauvetage intense qui dura d’août à décembre fut entreprise. Elle aboutit à des découvertes très importantes démontrant une fois de plus dans cette zone plusieurs phases d’occupation allant du Ve siècle avant J.-C. Jusqu’au Ve siècle après.

Le mobilier présenté fait partie de la dernière phase d’occupation ; c’est le matériel provenant d’un dépotoir qui se trouvait dans une cour en contrebas d’une voie en terre battue, recoupant une habitation. La datation proposée est : fin du premier quart du Ve siècle.

1 : céramiques fines :

2 : Céramiques communes.

Elles se composent en grande majorité d’urnes avec quelques exemplaires de coupes, de cruches et de mortiers à pâte brune à engobe micacé et de cruches à pâte grise.

3 : amphores :

FOUILLES DES CRYPTOPORTIQUES (J.PITON)

En 1987, à la suite d’un projet de l’installation d’un standard téléphonique dans les sous-sols de l’Hôtel de Ville, une fouille fut menée à l’intérieur de la galerie sud des cryptoportiques. La cave où fut exécutée la fouille a été particulièrement bouleversée par les constructions médiévales. Le mobilier présenté provient d’un remblai mis en place pour l’aménagement d’un sol en terre battue appartenant à une installation de nature inconnue (habitat artisanat etc.) qui est venu se greffer sur l’ancien forum, probablement dans le deuxième quart du Ve siècle.

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