Précédent Remonter Suivant

Téléchargez le fichier PDF

CATHMA
Compte rendu de la réunion du 16 juin 1995

Présents : G. Démians d’Archimbaud, G. et J.-B. Féraud, F. Gateau, F. Paillard, J.-P. Pelletier, M. Poguet, P. Reynaud, Y. et J. Rigoir, L. Rivet, D. Rouquette, S. Saulnier, J.-C. Treglia, L. Vallauri.
Excusés : M. Bonifay, P. Borgard, M. Leenhardt, D. Piéri, J. Piton, J. Proust, C. Richarté.

La réunion a eu lieu à Eyguières (J.-P. Pelletier, Y. Rigoir). La matinée a été consacrée à la visite commentée du site de la villa Saint-Pierre 1, l’après-midi à la présentation de quelques exemples des céramiques provenant de la fouille et retrouvées lors des prospections après les labours, puis à l’examen de tessons varois apportés par Mme Paillard.

1. La villa Saint-Pierre 1

Sur un site de plaine occupé à la fin de l’Age du Fer et près d’une nécropole de cette période, la villa Saint-Pierre 1 a été bâtie vers la fin du IIIe s. de notre ère, succédant très probablement à un centre domanial des Ier et IIe s.s établi à 300 m de là, sur un coteau au pied d’un oppidum1.

L’entrée, monumentale, se trouve au sud de la cour de plan trapézoïdal. La direction de vestiges pré-romains a été reprise lors de la construction de l’aile sud-est formée par un petit ensemble thermal ou balneum assez bien conservé, presque complètement fouillé à l’heure actuelle. Partiellement reconstruit à la fin du IVe ou au début du Ve s., abandonné dans ses fonctions originelles au cours de la seconde moitié du Ve s., l’occupation s’y est poursuivie au VIe s., notamment avec la construction dans la cour d’une sorte de galerie, et durant le Haut Moyen Age.

Les autres ailes (sud-ouest, ouest, nord et est) sont visibles sur les photographies aériennes. Une installation de pressage (huile ou vin ? des analyses en cours de mortiers des cuves apporteront peut-être des éléments de réponse) occupe l’extrémité sud de l’aile orientale, aile dont la galerie, dans la cour centrale, présente un sol en béton de tuileau bien conservé. La superficie totale de la villa est de 1700 m2, soit 1 100 m2 bâtis et 600 m2 de cour.

D’autres bâtiments, dont une annexe agricole à 30 m au sud et une construction avec traces d’hypocauste à l’ouest complètent le corps de la villa.

2. Les céramiques

Les membres de CATHMA ont tous plus ou moins déjà examiné ces matériels, et plus particulièrement D. Piéry pour la quasi-totalité des amphores, M. Bonifay et J. Piton pour les claires B, C, D et luisantes... La plupart des niveaux ayant fourni des matériels en abondance relative ne sont pas antérieurs à la seconde moitié du Ve s., et le plus souvent doivent être datés de la fin du Ve et du courant du VIe s. Ainsi des pièces qui pourraient revêtir un caractère un peu ancien ou légèrement résiduel se trouvent bien associées à des éléments datants mais plus tardifs, ce qui repose le problème de la durée d’utilisation des objets, et de leur valeur chronologique.

Un échantillonnage de claires D et de lampes tardives, ainsi que des amphores Keay LXU et de Gaza dignes d’intérêt malgré une certaine fragmentation et le nombre relativement restreint de pièces fines importées confirment l’homogénéité des niveaux du VIe s.. Par exemple un rebord de claire D de type non répertorié correspond à un exemplaire retrouvé par M. Bonifay dans une couche de la seconde moitié du VIe s. à Djedidi, en Tunisie.

1 : LRA 4a, variante précoce. 2 Keay LXII A. 3 Keay LMI Q. 4 Variante tardive (fm VIe s.) de Hayes 70 ou 73, avec traces de lissage interne. 5 : Forme non répertoriée de claire D, deuxième moitié du VIe s. 6 : creuset de verrier.

Les communes grises sont largement majoritaires, souvent très fragmentées, et reflètent la diversité des approvisionnements : outre les types marseillais, des séries semblent plus ou moins d’origine rhodaniennes et les productions d’Apt sont bien représentées pour l’Antiquité tardive (cf. R.A.N. 1993, p. 228-229). Les bords A4 et A6 marquent plus particulièrement le milieu et la fin du VIe s.. Pour les séquences postérieures, caractérisées par des formes tout à fait distinctes, il faut par prudence considérer les critères de pâte en même temps que ceux de forme ou de décor afin d’être assuré des identifications. Par exemple, les pâtes de teinte gris clair ou gris-blanc dans les cassures, et légèrement bleutées et parfois craquelées en surface, sont souvent associées à des fonds bombés et à des décors en creux, ondés ou à la roulette. La continuité de l’occupation ne permet pas encore de préciser exactement leur apparition, qui devrait se faire dans le courant du VIIe s., au plus

1995-16-06_a

Haut de la page