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CATHMA
Compte rendu de la réunion du 10 octobre 1986
Présents . G. Demians dArchimbaud, M. Bonifay, M. Borréani, G. et J.-B.
Féraud, M. Filah, M. Griesheimer, P. Leveau, M. Pasqualini, J.-P. Pelletier,
M. Picon, C. Raynaud, F. Richez, J. et Y. Rigoir L. Rivet, N. Rohmann,
L. Vallauri.
Excusée : M.-T. Cavallès.
Présentation de lenquête organisée autour des céramiques importées autres
que sigillées. Ce sujet fera lobjet dune étude approfondie au cours de
lannée afin daboutir à une communication au prochain Congrès sur la Céramique
Médiévale en Méditerranée Occidentale (Lisbonne, Novembre 1987).
M. Bonifay, L. Rivet et L. Vallauri ont bâti une première série de sept
groupes dobjets qui pourraient être importés dAfrique, dItalie ou du
Proche-Orient. Chaque fiche correspond à une forme qui sindividualise
en fonction de la qualité de la pâte (qui nest pas grise mais comprise
entre lorange, le brun et le brun-rouge). Le choix de la forme est dicté
par lexistence dobjets identiques récoltés hors de Gaule, sur des sites
lointains.
Les deux formes bien connues de céramique dite Africaine de cuisine,
qui correspondent aux formes Hayes 196 (orlo annerito) et 197 (patina cenerognola)
et qui sont encore en usage aux IVe et Ve s., feront lobjet de fiches.
La séance est essentiellement consacrée à la présentation et à la discussion
de chacune des fiches réalisées, tandis que le matériel céramique correspondant
circule parmi nous.
-
Groupe 1 : ces mortiers seraient nombreux à Narbonne. Pour ceux déjà
rassemblés, la présence de mica dans la pâte pourrait éliminer lorigine
tunisienne (un seul exemple de cet objet, dailleurs, à Carthage), dautant
que la surface nest pas vraiment salée... mais seulement blanche.
-
Groupe 2 : très minoritaire ...
-
Groupe 3 : la variante de Saint-Blaise nest peut-être pas à inclure
dans ce groupe. Si la surface est cendrée, la pâte ne correspond pas à
celle de la céramique africaine.
-
Groupe 4 : un tesson sans forme peut faire penser aux amphores LRA 5-6
qui couvrent lÉgypte et la Palestine ; le gros des LRA 5-6 est égyptien,
mais ce tesson ne correspond pas à la pâte quon trouve en Égypte (M. Picon).
F. Bonnet affirme que la pâte est identique à celle quon trouve en Égypte
(M. Bonifay). Les couvercles sont nombreux à Saint-Blaise.
-
Groupe 5 : cest le type de pâte le plus répandu en Orient, avec toujours
beaucoup de mica. Les centres producteurs sont bien connus pour les céramiques
hellénistiques, dans le sud de lÉgée (M. Picon).
-
Groupe 6 : cest le cas typique de la surface salée.
-
Groupe 7 : lobjet de Toulon provient dun site de lantiquité tardive
qui na pas connu doccupation protohistorique. A partir du IVe s., dans
le Var, il y a des céramiques modelées à panse lissée qui réapparaissent
; ces productions locales sont très micacées (M. Pasqualini). Il y en a
beaucoup à Nîmes et Narbonne à partir des IIIe-IVe s.
M. Picon, en réalisant des lames minces, vérifiera la cohérence de chacun
des groupes, en incluant prioritairement lAfricaine de cuisine. Peut-être
dans un second temps sera-t-il possible de remonter à la source par des
analyses de pâtes.
Pour cette enquête, les sites pris en compte se placent à deux niveaux
:
-
les sites extérieurs à la Gaule qui sont des sites consommateurs comme
: Tarragone, Rosas, Majorque, Luni, Rome, Naples, Ravenne, Castelli; Vintimille,
Carthage, Kellia, Benghazi, Knossos ; certains de ces sites sont sans doute
proches des lieux de productions (Afrique du nord, Egypte, Palestine, Egée,
Pantelleria).
-
des sites du sud de la Gaule, également consommateurs : Marseille-Bourse,
Saint-Blaise, Saint-Julien-les-Martigues, Toulon, Arles, Saint-Martin-de-Crau,
Psalmody, Cadarache (?), Fos-sur-Mer, épave du Dramont E.
Ces listes demandent à être complétées (par exemple, avec la céramique
non tournée de Narbonne, le chargement de lépave de lanse Gerbal, etc
.. ).
Ce premier fichier est donc provisoire. Il sera remanié en fonction des
résultats des lames minces.
Parallèlement, on ne doute pas quil sera complété par de nouveaux sites
de référence et ladjonction de nouveaux groupes. Chacun est sollicité
dans ce sens. La reprise du matériel issu de fouilles récentes et de contextes
assez bien datés, avec cet objectif neuf, devrait livrer des résultats.
Des interférences avec dautres séminaires nous conduisent à modifier les
dates de notre propre programme (ci-joint nouveau programme).
Prochaine réunion, au LAMM, le 14 novembre 1986 à 14 h.
La réunion prévue autour du matériel issu des fouilles de la chapelle du
Saint-Esprit à Antibes nétant pas possible, le thème portera sur les problèmes
de bibliographie pour les céramiques de lATHMA.
Pour cette séance, nous prévoyons de passer en revue un certain nombre
douvrages de base. Chacun pourrait, à lavance, dresser la liste des références
bibliographiques quil utilise habituellement et préparer quelques commentaires
critiques sur chacune dentre elles. On discuterait collectivement de lensemble
de ces documents.
Le compte rendu de cette réunion donnerait lieu à lélaboration dune bibliographie
thématique commentée.
ENQUETE SUR LES CÉRAMIQUES IMPORTÉES,
AUTRES QUE SIGILLÉES
Les contextes archéologiques des IVe-VIIe s. livrent, à côté des Sigillées
Claires Africaines C et D, toute une série de vaisselles communes, de
provenances diverses, africaine, proche orientale ou italique.
Ces objets pourraient compléter nos connaissances sur deux plans
-
ce sont de nouveaux points dancrage chronologiques (cf. la place quon
leur réserve dans les récentes publications étrangères) ;
-
ils peuvent, aussi, à côté des sigillées et des amphores, aider à mieux
mesurer les échanges dans le monde méditerranéen, au cours de cette période.
Lenquête envisagée voudrait se fixer deux objectifs :
- élaborer une carte de répartition des différentes catégories de céramiques
déjà connues (cf. infra les fiches descriptives) ;
-
compléter cette typologie et mieux cerner les zones de provenance.
On peut indiquer que, dans cette enquête de portée internationale, des
contacts ont été pris pour la collecte de tessons/échantillons
- Égypte : mission Suisse des Kellia (Françoise Bonnet) ;
-
Italie : Naples (Paul Arthur)
- Ravenne (Maria G. Maioli) ;
-
Espagne : Rosas (J. M. Nolla).
Le bilan de cette enquête sera présenté dans une communication collective
de la CATHMA au IVe Congrès sur la Céramique Médiévale en Méditerranée
Occidentale (Lisbonne, Novembre 1987). Afin de tenir nos délais, il est
souhaitable de participer à cette enquête le plus rapidement possible.
Groupe 1
MORTIERS A PÂTE AFRICAINE ET SURFACE BLANCHE
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Pâte : orange granuleuse avec quelques petites inclusions blanches, assez
bien cuite. Surface extérieure le plus souvent blanche. Aspect général
proche de celui des amphores africaines.
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Forme : bord formant collerette : lèvre extérieure anguleuse, lèvre intérieure
formant bourrelet à lintérieur. Fond annulaire, incrusté àlintérieur
de grosses inclusions minérales.
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Origine envisagée : Afrique du Nord.
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Datation envisagée : IVe-Ve s.
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Diffusion : Arles, Saint-Blaise, Marseille, Saint-Julien-les-Martigues,
Rome, Carthage, Ravenne, Tarragone, etc.
Groupe 2
PETITES CRUCHES CANNELÉES À PÂTE CHAMOIS
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Pâte : orange à beige ; nombreuses inclusions blanches et noires, surface
extérieure blanche (salée ?).
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Forme : hauteur comprise entre 12 et 16 cm ; panse 1e plus souvent cannelée
; anse de section carrée ou rubanée ; col cylindique et fond plat.
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Datation envisagée : . Ve-VIe s.
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Diffusion : Carthage, Saint-Martin-de-Crau, Marseille, Cadarache ?
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Origine envisagée : Afrique du Nord.
Groupe 3
MARMITES GLOBULAIRES CANNELEES À PÂTE ROUGE ET SURFACE CENDREE
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Pâte : rouge-orangé, très cuite (dure et sonore), granuleuse avec des inclusions
blanches ; surface cendrée ou grise, parfois orange.
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Forme : gros pot globulaire ; cannelures sur toute la surface extérieure
; lèvre à gorge interne ; anses à section ovale attachées directement sur
1a lèvre ; fond bombé. Diamètre de louverture 13-16 cm ; hauteur estimée
: 25-30 cm.
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Datation envisagée : fin IVe-fin Ve s.
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Diffusion : Carthage, Luni, Marseille, Majorque, Castelli (Corse), Tarragone,
etc.
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Origine envisagée : Afrique du Nord.
Groupe 4.
CASSEROLES À BORD COUPÉ, FOND BOMBÉ ET ANSES HORIZONTALES
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Pâte : orange-roux ; feuilletée, bien cuite ; surface granuleuse ; très
nombreuses inclusions dont des particules blanches.
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Forme : panse hémisphérique, cannelée à lextérieur ; bord coupé ; anses
de section ronde ou ovale, placées horizontalement immédiatement sous 1e
bord.
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Couvercle de forme hémisphérique aplatie ; même technique.
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Datation envisagée : Ve-VIIe s.
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Diffusion : Egypte, Palestine, Saint-Blaise, Marseille, Psalmody, etc.
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Origine envisagée : Palestine (?).
Groupe 5.
MARMITES À BORD DÉVERSÉ ET GORGE INTERNE
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Pâte : brun tirant sur le roux, surface grise (et souvent noircie par 1e
feu) ; pâte bien cuite , nombreuses inclusions blanches et particules de
cristaux brillants (quartz ? mica ?).
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Forme : (aucun exemplaire complet publié à ce jour) panse globulaire, léger
gradin marquant lépaulement ; bord déversé avec un ressaut interne (pour
1a réception dun couvercle), souvent creusé à lintérieur dune ou deux
gorges plus ou moins profondes et pourvu dune lèvre redressée. Larges
anses plates rubanées (largeur entre 3,2 et 4,3 cm). Fond probablement
bombé.
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Datation envisagée
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deuxième moitié Ve-VIIe s.
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Diffusion : Saint-Julien-les-Martigues, Saint-Blaise, Marseille, Fos-sur-Mer,
Arles, Saint-Martin-de-Crau, Psalmody, Ravenne, Vintimille, Naples, Benghazi
(Libye), Carthage, Ke11ia (Égypte), Majorque, Tarragone (?), Knossos (Crète),
etc.
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Origine envisagée : Égée.
Groupe 6
CRUCHES À ANSE TORSADEÉ, À PÂTE ORANGE ET SURFACE SALÉE
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Pâte : orange, granuleuse, contenant quelques petites inclusions blanches
; surface crème (réaction due à leau salée ?).
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Forme : panse globulaire et col cylindrique légèrement cannelé ; bord de
section triangulaire ; anse torsadée attachée sur la lèvre. Fond plat.
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Datation envisagée : Ve-VIe s.
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Diffusion : Carthage, épave Dramont E (Saint-Raphaël), Saint-Blaise etc.
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Origine envisagée : Afrique du Nord (?).
Groupe 7
MARMITES À BORD RENTRANT, FAÇONNÉES AU TOUR LENT
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Pâte : cur noir et surface brune (extérieur noirci par le feu) ; grossière
à gros dégraissant, avec inclusions de cristaux brillants (quartz ? mica
?).
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Forme : marmite basse à fond probablement plat , bord rentrant épaissi
par 1a lèvre repliée sur elle-même vers lextérieur. Quatre (?) anses appliquées
horizontalement sous 1e bord.
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Datation envisagée : Ve-VIe s.
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Diffusion : Tunisie dont Carthage, Toulon, Marseille, etc.
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Origine envisagée : Italie du Sud, Sicile ou île de Pantelleria.
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